Une célébration eucharistique a eu lieu le mercredi 7 décembre à la cathédrale Saint-Aubain de Namur, pour fêter les 50 ans d’ordination presbytérale de Mgr Warin. Lors d'une rencontre avec l'évêque, le diocèse de Namur reparcourt les 50 dernières années, de jeune séminariste à évêque diocésain.
Comment Pierre Warin a-t-il ressenti l'appel vers une vocation ? Il était âgé d’à peine 6 ans. En marchant sur le chemin de retour de l’église, à Rocourt (Liège), Il sent alors un appel très fort, quelque chose d’irréversible : un appel à suivre le Christ. "C’était rue François Lefèbvre. Évidemment, j’ai un peu lutté contre cet appel, surtout quand j’étais adolescent, mais c’était trop fort" se remémore Monseigneur Warin.
"Je me souviens très bien du moment où, dans le bureau de papa, je lui ai annoncé que je voulais rentrer au Séminaire… Ce jour-là, j’ai appris que mon père avait lui aussi fait une année de discernement quand il était jeune. Ma mère, elle, s’y attendait…"
Depuis Paul VI, Mgr Warin aura rencontré trois autres papes
Le jeune Pierre rentre alors, à 18 ans, au Séminaire. D’abord, des études de philosophie à Leuven au Séminaire Léon XIII, puis une année au Séminaire de Liège, et enfin, des études de théologie à Rome. Comme séminariste, il a eu la joie de rencontrer le pape Paul VI : "le plus jeune étudiant du Séminaire pouvait porter le cierge lors de la Fête de la présentation du Seigneur." Depuis, Mgr Warin aura rencontré 3 autres papes, dont le pape François très récemment.
Ordination, l'avant-veille de Noël
Mais pourquoi être ordonné prêtre en décembre, et pas en juin ? "On m’avait un peu oublié… Je suivais mes études à Rome. Mgr van Zuylen était de passage pour des réunions concernant une révision du code du droit canon. C’est alors qu’il m’a demandé où j’en étais dans ma formation… Avant de se rendre compte que j’attendais des nouvelles… J’ai été ordonné diacre en juillet 1972 et ensuite prêtre le 23 décembre de la même année, l’avant-veille de Noël" raconte Monseigneur. "C’était un samedi à 16h30, il faisait déjà noir dehors. La procession partait de la maison familiale jusqu’à l’église de Rocourt." Sa première mission fut d’être nommé vicaire à Loncin. "J’étais actif auprès des jeunes. Il y avait là-bas une grande unité scoute, ça marchait du tonnerre !" se souvient-il, le regard pétillant.
Je redirais un Oui joyeux si c'était à refaire
Mgr Pierre Warin
"Le jour de mon ordination, une grande joie m’a envahie. Une joie que je retrouve chaque fois que je célèbre l’Eucharistie" poursuit-il. "Je suis profondément heureux d’être prêtre et je redirais un ‘oui’ joyeux si c’était à refaire."
Etre évêque représente des joies et des peines
Parmi les joies qui font partie de son épiscopat, l’évêque en pointe quelques-unes : "actuellement, 250 laïcs ont une mission officielle dans notre diocèse et qui s’ajoutent aux 250 prêtres qui y ont une mission à temps plein. Autre joie, celle du travail réalisé par le Vicaire Général et le conseil épiscopal. Aussi, à chaque fois que je vais sur le terrain : pour l’érection d’une Unité Pastorale, pour des confirmations, pour des baptêmes d’adultes, pour l’anniversaire d’une église… Également les pèlerinages à Lourdes, où la charité et la fraternité sont grandes. C’est beau d’y voir le don gratuit, l’aide aux malades."
Être évêque, une mission pleine de défis, mais qui comprend aussi quelques peines… « Quand il y a une plainte contre un prêtre, je le vis avec tristesse et compassion pour la victime. Mais aussi avec une réelle détermination. »
Une deuxième ordination, en 2004
Pierre Warin se souvient aussi de son ordination épiscopale, le dimanche 26 septembre 2004, comme évêque auxiliaire de Mgr Léonard. Il avait alors une expérience paroissiale, mais aussi son expérience dans la formation et l'accompagnement des séminaristes, des diacres et des prêtres. D’ailleurs, de 1977 à 1982, l’abbé Warin enseigne aussi au Séminaire de Namur.
Sa devise épiscopale, il l’a empruntée à la seconde lettre de Paul aux Corinthiens : "La puissance de Dieu donne toute sa mesure dans la faiblesse " (2 Co 12, 9). Notre évêque explique ce choix : "C’est ainsi que Dieu a sauvé le monde : en devenant faible. Je prie ainsi le Seigneur avant des rencontres : ‘Viens Toi aimer en moi’ et alors je peux aller vers les autres avec Ses trésors. C’est avec l’amour tout puissant de Dieu que je vais aller vers mes frères."
Après avoir travaillé avec Mgr Léonard - qui fut d’ailleurs son professeur de philosophie à Leuven - c’est avec Mgr Vancottem qu’il continuera à veiller sur les diocésains. Mgr Pierre Warin a été installé évêque de Namur en la cathédrale Saint-Aubain le dimanche 30 juin 2019. "Je ne m’attendais pas à devenir évêque, car j’avais déjà un certain âge. J’étais en vacances en Alsace, heureux d’enfin pouvoir me reposer, quand j’ai reçu un coup de fil du nonce… J’ai dû écourter mon séjour et revenir ici."
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Se retrouver en famille
Pour décompresser, Monseigneur Warin aime marcher dans les Hautes-Fagnes, le long de l’Ourthe, au bord de la côte… Il aime aussi lire le journal et rendre visite à sa sœur et son beau-frère. « Leur porte est toujours ouverte. J’ai aussi des amis qui m’accueillent. Cela m’est source de joie. » Pierre est le deuxième d’une famille de trois enfants : il a un frère ainé, et une sœur plus jeune. « Nous sommes très proches avec mon frère et ma sœur. Mon frère habite maintenant dans le Sud-Ouest de la France, mais ma sœur habite à Louvain-la-Neuve et elle m’accueille souvent chez elle. »
Leur papa était médecin légiste et leur maman était mère au foyer. « Je dois beaucoup à mes parents ; ils m’ont appris le sens du devoir, l’ardeur au travail. C’étaient des êtres sensibles, et je le suis aussi. Mon père faisait beaucoup de kilomètres pour son travail, il était médecin légiste pour plusieurs provinces. Quand je suis devenu évêque auxiliaire de Namur, en 2004, on a voulu m’offrir un GPS. Mais j’ai préféré recevoir un Atlas De Rouck, pour mieux apprendre à connaître le diocèse et chaque petit village. »
👉 Retrouvez le portrait signé Véronique Joos en intégralité sur le site du Diocèse de Namur