En cette fin d’année, voici une lecture douce et touchante. Dans ce roman, Gaëlle Josse nous entraîne au côté de Clara dont le monde s’écroule.

Un matin, tout lâche pour Clara. Sa voiture ne démarre pas. Une anodine panne de voiture à laquelle elle ne peut faire face. Son corps lâche. Amis, amours, famille, collègues, tout se délite. Des semaines, des mois de solitude, de vide, s’ouvrent devant elle. La vie s’écroule, perdant son allant, son élan. "Le temps naguère si tendu, si segmenté, est devenu un bloc mou, une matière poisseuse qu’il faut grignoter, éroder minute par minute, dans un parcours aux contours indistincts, sans repères, sans angles, sans prises, un continuum grisâtre qui s’autodévore dans une lenteur infinie."
Comment faire pour se relever et trouver sa place quand on a perdu le sens de sa vie? Le temps est essentiel, les conseils et injonctions des autres, inutiles. Prendre le temps de se retrouver, de retrouver le goût de vivre. Malgré les incompréhensions de l’entourage. Pour finalement entrevoir la lumière au bout du tunnel.
Au fur et à mesure que Clara se dévoile sous la plume délicate de l’auteur, on s’attache à sa vulnérabilité et sa fragilité. Gaëlle Josse nous emmène dans l’univers de la dépression qui suit un burn-out. Par son écriture subtile et fine, elle nous permet d’un peu mieux comprendre cette maladie qui impacte tant notre société.
Nous sommes nombreux à connaître une personne qui souffre de burn-out. Sans en avoir l’air, ce roman a le mérite d’interroger nos choix personnels, les fausses routes que l’on prend parfois, ainsi que les moyens de sortir du labyrinthe pour retrouver la lumière.
Marie-Agnès SCHWARTZ,
CDD de Namur
Gaëlle Josse, "Ce matin-là". Ed. J’ai lu, 2022, 224 pages, 7,50€ - Remise de 5% sur mention de cet article (frais de port: 3,60€)