Edito – Oui à l’EVRAS. Mais pas à celle-là !


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Edito – Oui à l’EVRAS. Mais pas à celle-là !
Par Vincent Delcorps
Publié le
2 min
© CathoBel

"Bienvenue à cette séance d’EVRAS, Joachim. Puisque tu as 9 ans, tu te demandes peut-être s’il vaut mieux avoir un partenaire ou plusieurs à la fois. Tant que l’autre est consentant, fais ce que tu sens! L’un de tes camarades aimerait aussi savoir ce qu’est un sexto. Je vais vous expliquer, ce peut être assez excitant…"

"Bienvenue à cette séance d’EVRAS, Isaac. Tu as 5 ans, tu es donc un grand! Tu peux prendre conscience que ton identité de genre peut être différente de celle assignée à ta naissance. Je t’invite à consolider ta propre identité. Que ressens-tu? Suis ton instinct, tu ne le regretteras pas!"

Science-fiction? Peut-être pas! Voilà des propos qui pourraient se généraliser dans nos classes si Caroline Désir, ministre de l’Education, impose son nouveau Guide pour l’EVRAS [Education à la vie relationnelle, affective et sexuelle]. Alertés par des professionnels de la santé mentale, de plus en plus de parents s’en inquiètent. Nous les rejoignons. Notamment pour ces trois raisons:

1 - Ce guide n’est pas neutre; il est sous-tendu par une certaine vision de la sexualité et de la société. Vu l’ampleur des enjeux, sa conception aurait dû faire l’objet d’une véritable concertation au lieu d’être confiée à des acteurs menant un même combat. N’est-il d’ailleurs pas étrange que dans les médias, ce soit un salarié du Centre d’Action Laïque qui en vante les mérites? Qu’aurait-on dit si c’eût été un agent pastoral de l’Eglise catholique ou un imam?
2 - Le guide invite à parler de sexualité. Quelle bonne idée! Mais il risque d’induire, chez les enfants, des questionnements qu’ils n’ont pas encore (ou qu’ils ne devraient pas avoir). Et que leur état de développement ne permet pas d’intégrer sereinement.
3 - Le guide met l’accent sur la dimension technique de la sexualité. Ce peut être utile. Il se contente cependant de proposer pour seul repère la notion de consentement. Il oublie en fait d’articuler la sexualité à la quête du bonheur. N’est-ce pourtant pas d’abord à cela que nos jeunes aspirent?

Madame Désir, de nombreux éléments de votre projet sont bons, mais d’autres posent question. Il n’est pas trop tard pour revenir en arrière.

Si vous n’estimiez pas la chose possible, ayez au moins l’obligeance d’annoncer à l’avance les dates des séances EVRAS. Il se pourrait bien que Joachim et Isaac soient malades ces jours-là…

Vincent DELCORPS

Catégorie : En dialogue

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