Commentaire de l’évangile – par l’abbé Benoît Lobet : « Ressusciter »


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Commentaire de l’évangile – par l’abbé Benoît Lobet : « Ressusciter »
Par Angèle Mamuza
Publié le - Modifié le
3 min

Ce dimanche, l'abbé Benoît Lobet nous propose d'imaginer un sondage qui aurait lieu à la sortie des messes et aussi imaginer les réponses à cette question "Qu'est-ce qu'un chrétien?" Retrouvons ci-dessous sa réflexion:

Imaginons un sondage, non pas à la sortie des urnes, comme lors d’élections, mais à la sortie des messes. La question serait: "Qu’est-ce qu’un chrétien?" On imagine les réponses: "Quelqu’un qui aime Jésus, quelqu’un qui aime les autres, quelqu’un qui croit en Jésus, ou qui croit en Dieu, quelqu’un qui fait du bien autour de lui, etc." On s’attend hélas à ce que ne surgisse guère la seule définition, pourtant: "Quelqu’un qui croit que Jésus est vraiment mort et qu’il est vraiment ressuscité, vraiment vivant d’une vie nouvelle qu’il nous invite à partager nous aussi, dès maintenant et pour l’éternité!" Oui, la résurrection est le cœur de la foi chrétienne, la résurrection de Jésus et, à sa suite, la nôtre…

On comprend les hésitations. Il n’est pas facile d’imaginer la vie après la mort et, à toutes les époques, cette question a suscité des représentations multiples, qui vont du haussement d’épaules ("Quelle naïveté d’imaginer quelque chose alors qu’il n’y a rien!") aux scénarios les plus biscornus (comme la volonté de se réincarner dans un arbre, par exemple, ou dans un poisson rouge…) A l’époque de Jésus déjà il n’y avait pas d’unanimité, même chez les croyants, sur le sujet: ainsi, les Sadducéens, gens du Temple et Juifs pieux, estimaient-ils qu’il n’y avait rien après la mort. Ce sont eux qui soumettent le problème à Jésus sous la forme d’une interprétation délirante du précepte biblique du lévirat: celui-ci demandait qu’une veuve sans enfant se fasse épouser par le frère de son mari défunt, pour perpétuer la lignée. Dans l’exemple donné par les interlocuteurs de Jésus, une veuve aurait épousé sept frères et serait restée sans enfant d’aucun d’eux. A la résurrection, dès lors, de qui sera-t-elle l’épouse?

Jésus répond: la résurrection est une évidence, puisque "le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob" est le Dieu des vivants et non pas des morts. Et s’il y a continuité entre la condition terrestre et la vie éternelle - c’est bien la même personne qui poursuit son chemin -, il y a aussi rupture. Par exemple, plus besoin de se marier pour se prolonger dans sa descendance, puisqu’on vit pour toujours en Dieu. La condition sexuée, qui marque tellement notre humanité sur la terre, n’a plus de raison d’être dans l’au-delà où l’on est "pareil aux anges" - et on sait que les anges ne sont guère marqués par la sexualité humaine!

Après la solennité de la Toussaint, cette promesse d’une sainteté offerte à tous comme horizon de la vie humaine; après la commémoration, le lendemain, de tous les fidèles défunts, l’évangile de ce dimanche nous rappelle ce cœur de la foi chrétienne. A la suite du Christ ressuscité et avec lui, nous marchons vers la vie éternelle qui a déjà commencé en nous, à notre baptême, dont nous pouvons déjà percevoir les signes précurseurs dans notre ici-bas, et qui est la source de notre espérance.

Abbé Benoît LOBET

 

 

 

© I. Bogaert

Catégorie : L'actu

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