La semaine dernière, CathoBel-Dimanche publiait une lettre ouverte de 200 jeunes chrétiens adressée aux chrétiens de Belgique. Par mail, par téléphone et sur les réseaux, les réactions sont nombreuses, allant de l’enthousiasme assumé à la franche hostilité.

A peine avait-elle été mise en ligne que la « lettre ouverte aux chrétiens de Belgique » signée par 200 jeunes se hissait au sommet des publications les plus lues sur le site www.cathobel.be. En quelques jours, via Dimanche et notre site, c’est plus de 10.000 personnes qui avaient lu un texte qui allait aussi être commenté dans La Libre et dans le quotidien français La Croix.
Une lettre qui enthousiasme les uns …
Le texte n’a pas seulement été lu, il a déjà été largement commenté. Sur les réseaux sociaux bien sûr, mais aussi par des mails et coups de téléphone parvenus à la rédaction. En l’occurrence, la lettre a suscité un élan de sympathie – et même de l’admiration. « Waw, génial parce que déroutant. Je connais d’autres jeunes et jeunes couples qui auraient signé aussi », a-t-on ainsi pu lire sur Facebook. « Super initiative, il est bon de lire ce genre d’articles ». Ou encore: « je suis assez déçue de ne pas avoir la possibilité de signer cette lettre ». Depuis sa retraite française, Mgr Léonard, archevêque émérite de Malines-Bruxelles, a aussi adressé ses félicitations aux signataires. « C’est une démarche très encourageante et bien équilibrée », a-t-il souligné.
… et dérange beaucoup d’autres
L’initiative a aussi suscité des critiques. D’ordres très divers d’ailleurs. Certains lecteurs se sont ainsi demandé si les signataires étaient vraiment représentatifs des jeunes chrétiens du pays. « À parcourir les noms des signataires, il me semble qu’ils proviennent tous, ou à peu près, d’un certain milieu social, ce qui peut aussi colorer leur discours religieux », a-t-on pu lire sur Facebook. « Je peux aussi réunir 200 signatures de personnes qui déclareront que les conclusions de l’enquête belge ne vont pas assez loin », nous a-t-on encore écrit.
D’autres se sont interrogés sur la méthode, regrettant que ces voix ne se soient pas (davantage) exprimées durant la période de consultation synodale. « En ne participant pas à la démarche mais en officialisant une démarche ultra minoritaire en dehors, ils en viennent à mettre en cause le processus synodal et donc la volonté du magistère ».
L’essentiel des critiques a toutefois porté sur le fond. « Je ne peux plus croire en une Église qui reste statique et n’évolue pas dans un monde qui, lui, n’arrête pas de changer », nous a-t-on écrit. « La vision est respectable mais figée dans la doctrine… Dire que le célibat sacerdotal est une preuve de l’existence de Dieu me laisse pantois ».
Conservateurs?
Dernière réaction notable: celle des signataires eux-mêmes. Qui ont tenu à faire savoir leur désaccord avec le titre avec lequel Dimanche avait présenté leur démarche (« Les jeunes conservateurs sortent de l’ombre »). « On pourrait dire sans souci que certaines des positions soutenues dans la lettre (…) sont conservatrices, mais on ne peut pas, selon la morale chrétienne, réduire les personnes qui tiennent ces positions à des ‘conservateurs' », ont réagi Astrid et Jean Stemler, à l’initiative de la lettre. Ces deux jeunes craignent aussi que l’emploi du terme « conservateurs » participe à la division. « Pourquoi chercher à opposer les chrétiens entre eux ? Pourquoi ne peut-on pas juste admettre qu’il y a des chrétiens avec des affinités différentes, et que cela participe à la beauté de l’Eglise? »
C’est évidemment avec ce souci d’unité, maintes fois proclamé, que CathoBel-Dimanche continuera à couvrir l’actualité du Synode et à favoriser le dialogue en Eglise.
Vincent DELCORPS