
I. Introduction
1.1 Historique
Le lancement de la démarche synodale dans les diocèses a suscité un grand enthousiasme.
Elle est envisagée comme un exercice spirituel d’écoute de l’Esprit Saint en vue du discernement de ce que l'Église doit entreprendre pour donner forme à sa mission aujourd'hui, conformément à l'intention de Dieu. Cette écoute est donc une tâche qui incombe à tous. Et le premier que tous doivent écouter est l'Esprit de Dieu.
On remarque déjà l’œuvre de l’Esprit dans l’Église qui est en Belgique où certains diocèses avaient déjà entrepris un synode ou commencé un trajet vers plus de synodalité. On sent qu’il se passe quelque chose, qu’un nouvel équilibre se cherche.
Le nombre de participants au processus synodal diocésain oscille dans chaque diocèse entre 2000 et 4000. Les réponses proviennent de groupes territoriaux constitués, de services diocésains et de mouvements, du secteur des soins avec les infirmières et les médecins, de communautés d’origine étrangère, de détenus et de leurs aumôniers, de résidents de maisons de repos et de leurs visiteurs, de migrants, de personnes démunies, de groupes de jeunes, d’écoles. Les diocèses ont aussi essayé de faire participer des chrétiens d’autres confessions et des croyants d’autres religions. Un diocèse a essentiellement focalisé son processus synodal sur les jeunes et a sondé 10.000 jeunes.
Des personnes ont aussi émis un jugement très négatif sur le synode mais le fait qu’elles aient répondu aux questions est apprécié.
1.2 Méthode, outils pour le processus synodal, étapes, œcuménisme
Méthode : chaque Évêque a mandaté une équipe synodale diocésaine pour motiver le plus grand nombre de personnes à entrer dans cette consultation. Certains diocèses ont prévu des sessions de formation sur la synodalité et le discernement commun pour les membres de l’équipe synodale. Chaque équipe s’est réunie en présentiel à plusieurs reprises et certaines équipes signalent que la synodalité était déjà bien présente en leur sein : écoute de grande qualité, fraternelle et respectueuse, ouverture d’esprit bienfaisante et épanouissante.
Outils pour la consultation : un onglet synode a été prévu sur les sites de l’Église catholique en Belgique et les revues diocésaines ont invité à la participation.
La plupart des diocèses ont également privilégié le soutien d’un fascicule ou d’un flyer d’explication avec des questions et la prière du synode. Ces outils ont été une aide et ont été largement appréciés. Des méthodes adaptées ont été proposées pour les jeunes. Plusieurs diocèses ont prévu des vidéos et même un jeu (jeu de l’oie, inspiré du diocèse de Palencia) pour les enfants. Un diocèse a également placé une œuvre d’art de référence au Synode et qui invitait au dialogue en divers lieux.
Une autre formule originale fut d’inclure un temps de partage dans les célébrations dominicales.
Plusieurs personnes soulignent des vécus personnels d’échanges œcuméniques et inter-confessionnels riches, que ce soit lors de rencontres privées ou de célébrations et ou de fêtes publiques. Les attentes sont celles d’une Église qui se laisse interpeller par les autres confessions et religions. Le processus synodal fut l’occasion pour une rencontre collégiale entre les Evêques et les représentants nationaux des autres Églises et communautés ecclésiales de Belgique.
II. L’Église d’aujourd’hui
2.1 Défis
L’Église est perçue par de nombreux croyants comme dotée de structures cléricales et trop hiérarchisées. Elle est ressentie comme moralisante, formaliste, éloignée de la vie des gens et intrusive. Certains la voient comme trop timide et ne s’affirmant pas assez.
L’image de l’Église est assez négative et ceci est encore accentué par les médias.
À cela s'ajoute le fait que la sécularisation croît en Occident et que le christianisme n’est plus familier à la plupart de nos contemporains, y compris lorsqu’ils demandent des services à l’Église. Même des pratiquants réguliers témoignent d’une relative méconnaissance de ce qu’est l’Église et la jugent sévèrement suite aux blessures infligées à certains de ses membres.
Les synthèses font écho à plusieurs préoccupations concrètes : 1/ la diminution du nombre des fidèles et leur vieillissement, 2/ nombre insuffisant de bénévoles ; 3/ absence de jeunes, ce qui pose la question de la transmission de la foi aux générations suivantes ; 4/ repli sur soi des communautés qui fonctionnent en cercle restreint et habituel, en dépensant leurs énergies à organiser une vie de la paroisse plutôt qu’à aider les personnes à vire une relation d’amour avec le Seigneur ; 5/ et – pour beaucoup de catholiques à la périphérie – réduction de l’Eglise à la distribution des sacrements.
Cependant, ces diverses préoccupations n'empêchent pas les gens d'exprimer leur amour sincère pour l'Église. Il y a du beau dans l’Église.
Elle est un lieu d’apaisement et d’espérance, un lieu d’accueil. Plusieurs évoquent la joie de se retrouver ensemble, entre croyants, pour prier. Ils ont le sentiment de faire partie de l’Église avec un grand ‘É’.
Les communautés religieuses sont souvent porteuses d’une synodalité vécue grâce à leurs structures qui garantissent l’écoute et la participation de tous.
👉 La suite de la Synthèse nationale est accessible en FR et en NL