Le diocèse de Liège se forme pour accompagner et prévenir l’alcoolisme


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Le diocèse de Liège se forme pour accompagner et prévenir l’alcoolisme
La prévention contre l'alcoolisme, objet d'un colloque le 24 mai dernier à Liège
Par La rédaction
Publié le
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Le diocèse de Liège, en particulier son Service de la Santé des Acteurs Pastoraux (SESAP) du vicariat de l’accompagnement des acteurs pastoraux, a organisé un colloque sur la prévention contre l’alcoolisme le 24 mai dernier. A la question “Comment accompagner un alcoolo-dépendant?“, le professeur Emmanuel Pinto (ULG) et d’autres intervenants ont mis en exergue la souffrance liée à cette maladie, qui requiert une aide appropriée.

(c) CC0 Pxhere

L’alcool coule dans nos vies: 75 % de la population en consomment. Celui qui fait la fête sans alcool étonne. Sans compter les idées reçues d’un puissant lobbying: “Un verre d’alcool par jour, ce n’est pas mauvais pour la santé !”, “Même Jésus promotionne le vin avec le Buvez-en tous, ceci est mon sang!“…

Bien que l’alcool soit liant social, désinhibiteur, son excès nuit à la santé. Le danger guette quand la consommation échappe au self-control.

Etiologie et perception de l’alcoolisme

Les causes de l’alcoolisme sont multifactorielles: vulnérabilité génétique, recherche de sensations fortes, facteurs environnementaux (vivre dans un milieu porté sur la bouteille, stress, solitude), difficultés relationnelles, professionnelles, coups durs de la vie (alcool-refuge), mécanismes neurologiques (syndrome de manque: quand le cerveau s’est déjà habitué, face aux excitants qui l’aiguillonnent, on craque!)… Quant à la perception de cette maladie, elle est objective (médicale), subjective (celle du malade: culpabilité, honte, mésestime de soi), sociale (stigmatisation, isolement) et spirituelle (souffrances, perte de sens pouvant aller jusqu’au suicide).

Leviers pour un accompagnement pastoral

Proposer l’aide des professionnels de santé, des centres d’alcoologie est indispensable : la volonté à elle seule ne suffit pas. Et puis, comme croyants, nous ne recourons pas qu’à nos propres ressources, mais aussi à la foi, qui soutient le processus de notre humanisation. Pour s’exonérer de tout jugement stigmatisant, force est de comprendre le paradoxe que vit le malade alcoolique : sorti du déni ou de la scotomisation, il voudrait s’abstenir, mais l’envie est irrésistible. Le rôle de l’accompagnant est de susciter la responsabilité du malade avec respect et empathie pour l’aider à développer des stratégies résilientes et à atteindre les objectifs fixés. Il doit en sus éviter toute attitude directive ou quelque posture de sauveur, qui refrénerait la compliance thérapeutique du malade.

La prévention contre l'alcoolisme, objet d'un colloque le 24 mai dernier à Liège

Conclusion

Sans bien entendu cautionner l’alcoolisme, en comprendre les mécanismes permet néanmoins d’approcher la personne en souffrance avec un regard bien-veillant, qui dévisage avec un a priori positif.

Vital Nlandu, responsable du SESAP (diocèse de Liège)


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