
De quelle Eglise faisons-nous l’expérience, avec ses forces et ses faiblesses? De quelle Eglise rêvons-nous? Le pape a osé interroger la planète entière autour de ces deux questions. Des milliers de personnes, jeunes, adultes et aînés, font le pari de prendre le temps de lui répondre.
« A 94 ans, c’est la première fois que je fais quelque chose pour le pape« , a témoigné l’une des participantes à la consultation synodale en Belgique. Elle a répondu présente à l’invitation que François a lancée à toutes les personnes de bonne volonté. Ce n’est certes pas le premier synode, mais c’est le premier pour lequel cette dame a été directement consultée, à la différence des synodes d’évêques.
A l’autre extrémité de la pyramide des âges, certains jeunes se sont abstenus de participer estimant que « ça ne servait à rien si on ne va pas à la messe« . Là, c’est le sentiment d’appartenance à l’Eglise qui est questionné. Comment « faire route ensemble » si l’on ne se sent plus membre de ce corps?
Et pourtant, beaucoup de personnes ont pris le temps, dans les diocèses mais aussi dans les groupes et mouvements d’Eglise, de préparer une réponse à cette consultation synodale. Même si l’Eglise comme institution a pu les blesser ou les laisser au bord du chemin, ces personnes ont osé croire que leur participation et leurs idées pourraient permettre de rendre l’Eglise meilleure.
Ne négligeons pas non plus la contribution apportée par ceux et celles qui ne sont pas chrétiens. Certains centres d’action laïque ont réfléchi aux questions posées par François, ainsi que des personnes sans-abri, des hommes et femmes d’autres confessions… Parce que pour eux, l’Eglise catholique peut avoir une place à tenir dans la société, ils ont pris le temps d’apporter leurs réflexions.
Les prochains mois pourraient sembler longs pour tous ces participants! Après avoir émis des idées aussi variées qu’éventuellement contradictoires, ces hommes et ces femmes de tous âges attendent l’aboutissement de cette consultation, à savoir des changements concrets pour l’Eglise d’aujourd’hui. Le pape François, ou son successeur, sera-t-il à la hauteur de ces attentes?
Anne-Françoise de BEAUDRAP