Pendant plusieurs mois, des équipes de laïcs ont recueilli et dépouillé les avis des chrétiens qui ont participé à la consultation lancée par le pape. Les diocèses belges publient désormais la synthèse des réponses qu'ils ont reçues. Un effet synode semble déjà se faire sentir.

Quand le pape François a initié ce synode sur la synodalité, en commençant par une consultation des diocèses, se doutait-il que des centaines de personnes en paroisses et hors milieu ecclésial feraient "route ensemble" (pour reprendre l'expression utilisée en Belgique)?
La phase diocésaine s’achève et se prolonge par la synthèse nationale. Ce pourrait être le bon moment pour faire un bilan de ces derniers mois passés à parler du synode à toutes les sauces… Un travail qui ne s’achève pas immédiatement: "On nous a demandé de rester opérationnels jusqu’à la fin du synode, en 2023", souligne Jola Mrozowska, coordinatrice francophone pour l’archidiocèse de Malines-Bruxelles.
A chaque région sa méthode
Cette mission de consultation menée dans les diocèses a pris des formes variées selon les régions. "Dans le diocèse de Tournai, nous avions déjà vécu notre synode il y a dix ans", souligne Stanislas Deprez, "et nous avions répondu à l’époque à ces mêmes questions".
A Liège, le travail a d’abord consisté à "retravailler le questionnaire fourni par Rome", comme l’explique Benita Mutoni de l’équipe diocésaine, pour "l’adapter à notre diocèse". Ce questionnaire a ensuite été envoyé aux différents services diocésains, ainsi qu’aux doyens et aux mouvements d’Eglise. Les membres de l’équipe synodale se sont aussi rendus disponibles pour aider la réflexion en se déplaçant pour l’une ou l’autre réunion.
"Chez nous à Namur, ça a démarré lentement", reconnaît Françoise Hamoir, missionnée par Mgr Warin pour le suivi synodal. La démarche a commencé par le conseil épiscopal, l’équipe du Chantier paroissial, puis un courrier à tous les prêtres… "Au final, nous avons constaté une diversité de réponses. Quelques professeurs de religion ont par exemple interrogé des élèves de rhéto autour de ces questions."
Le cas particulier de Bruxelles
La consultation s’est faite en trois étapes dans le vicariat de Bruxelles, comme l’explique Nathalie Beurrier, l’une des trois personnes de l’équipe synodale. "A chaque étape, nous avons produit une question, déclinée dans un livret d’accompagnement. Pour la première synthèse, nous avions classé selon les mots et les idées, puis nous avons choisi de faire émerger les idées importantes."
Le cas de l’archidiocèse Malines-Bruxelles est évidemment particulier puisqu’il fait la synthèse de trois réalités territoriales différentes (Bruxelles, le Brabant wallon et le Brabant flamand). "Selon l’avancement de la mise en place des unités pastorales et en fonction du contexte, la manière de synthétiser les retours n’est pas la même entre le Brabant flamand et la partie francophone du diocèse", constate Jola Mrozowska.

Après la consultation, que peut-on espérer?
Unanimement, les interlocuteurs des diocèses soulignent que cette consultation voulue par le pape François a déjà impulsé des méthodes plus synodales, qui consistent en une écoute des attentes du terrain et, parfois, "une remise en question de notre fonctionnement", selon les mots de l’un des coordinateurs diocésains.
D’ici peu, les synthèses diocésaines feront l’objet d’une synthèse nationale. La prochaine étape, en octobre, consistera à établir une coordination à l’échelle du continent européen. Une "première" aux dires de ces hommes et femmes d’Eglise.
Anne-Françoise de BEAUDRAP
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