A côté des festivités liées à la visite d’Etat des souverains belges en Grèce, il est d’autres expériences moins médiatisées. L’occasion de découvrir le travail sur le terrain de ceux impliqués auprès des plus précarisés.

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Responsable de la communauté jésuite, le père Pierre Salembier est arrivé à Athènes il y a six ans et demi, au moment du lancement du Jesuit Refugee Service Grèce, en réponse aux besoins criants de la crise migratoire liée au conflit syrien. A ses côtés, une petite dizaine de jésuites et quelques volontaires, venus pour six mois, un an ou des séjours plus courts durant l’été. Le religieux reconnaît être touché par la générosité de ces jeunes et « la qualité humaine » de leur engagement.
Des solutions à la migration
La question migratoire embarrasse les responsables politiques, tiraillés entre les préoccupations sécuritaires de leur population et les aspirations éthiques inhérentes à la condition humaine. Certains déplorent ainsi que les autorités grecques refoulent les tentatives d’entrée sur leur sol. Les autres justifient ces refoulements par l’excès des arrivées et le manque de coopération des autres Etats européens.
Selon la Coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers (CIRÉ), « il existe toujours une grande disparité entre les procédures d’asile et les conditions d’accueil entre les pays de l’Union européenne (UE). Ainsi, les chances d’une personne d’obtenir une protection varient de 0 à 80%, selon le pays où elle fait sa demande. » Le CIRÉ souligne encore combien dans les pays du sud de l’Europe, comme la Grèce et l’Italie, « le système d’accueil et d’asile est surchargé et mis sous pression depuis des années ».
Bienvenue au centre Adama
Une fois les demandeurs d’asile arrivés en Europe, il leur revient d’être accueillis de manière efficace, notamment par l’accès à des formations pratiques. Ce concept a été intégré par Caritas Grèce et l’agence des Nations unies pour les réfugiés qui déploient un panel de formations variées à l’attention des réfugiés, à condition qu’ils soient munis d’un titre de séjour. Ce laisser-passer est, en effet, indispensable pour être intégré dans le processus. Ouvert il y a six mois au centre d’Athènes, le centre Adama ambitionne de les aider à « construire une nouvelle vie » en Grèce, par le biais de métiers exercés dans les domaines de la construction, de l’agriculture et du commerce. Pour y parvenir, des synergies sont établies entre les secteurs public et privé. C’est, en réalité, un changement de mentalités qui est sous-jacent. La sensibilisation de la population aux dimensions d’accueil est largement développée par les institutions d’aide présentes sur place.

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Quant aux solutions pour éviter ces émigrations, elles passent notamment par une stabilisation politique des Etats qui voient partir une partie de leur population désespérée et une formation des jeunes en quête d’avenir. Preuve que les périphéries sont en marche, le père Pierre se réjouit : « Le pape François n’est jamais allé en France, mais il a passé une heure avec nous lors de sa visite en décembre dernier. » L’essentiel se joue peut-être là.
Dossier préparé par Angélique TASIAUX,
envoyée spéciale

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