Très appréciée de nos lecteurs, Anne-Dauphine Julliand vient de connaître un nouveau drame dans sa vie familiale. Malgré le chagrin, elle a recommencé à témoigner de "la nécessaire consolation". Dans ces rencontres souvent bouleversantes, la maman trouve de quoi poursuivre, elle aussi, son chemin.
C’est un fait, Anne-Dauphine Julliand n’anticipe jamais ses conférences de manière à laisser parler son cœur et se nourrir de ce qu’elle vit auprès des participants. Elle en est convaincue, la rencontre sera d’autant plus nourrie qu’elle sera "riche" des échanges improvisés. "Je m’imprègne énormément de ce que les gens m’apportent et me confient."
Vous témoignez depuis des années. Quel est votre moteur?
J’ai vécu une expérience de vie assez singulière avec la maladie et la mort de mes enfants. Je peux évidemment partager la souffrance, le drame et la douleur. Mais j’ai envie d’aller plus loin. A travers ce que j’ai vécu, j’ai aussi découvert une autre façon d’aimer la vie. J’ai emprunté un chemin que je n’aurais jamais imaginé ni voulu, mais je l’ai fait par la force de la vie. Il se trouve que tout au long du chemin, j’ai découvert des choses belles et nécessaires à l’homme, au fait de bien grandir et d’être heureux.
Avez-vous envie de sensibiliser les autres à davantage d’empathie?
Chacun fait comme il peut! Je n’ai pas du tout envie de faire la leçon aux gens. Je souhaite plutôt que chacun soit capable d’avancer sur son propre chemin. La vie vient parfois cabosser nos objectifs, les empêcher, et cela peut donner un grand sentiment d’échec. La seule chose qui compte, c’est de rendre heureux et d’aimer le plus et le mieux possible, quels que soient les événements qui vont nous bousculer. Je ne donne pas une recette pour bien le faire, parce que chacun a sa façon de le faire. Mais ce qui importe, c’est de remettre un peu cette humanité au cœur de notre vie.
Propos recueillis par Angélique TASIAUX