Commentaire de l’évangile – Abbé Pierre Hannosset : Que du bonheur !


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Commentaire de l’évangile – Abbé Pierre Hannosset : Que du bonheur !
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Par Angèle Mamuza
Publié le - Modifié le
3 min

Heureux de l'abbé Pierre Hannosset

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C'est l'abbé Pierre Hannosset qui nous partage son commentaire de l'évangile de Luc de ce 6e dimanche du Temps Ordinaire C.

Chaque année, à la Toussaint, presqu'à la fin de l'année liturgique, nous entendons le Seigneur nous dire: "Heureux". Ce dimanche, nous sommes encore au début du Temps de l'Eglise, et voici qu'à travers Luc, le Seigneur nous redit: "Heureux". Quel beau programme d'année! Le Seigneur veut mon bonheur, il est heureux quand je le suis… Ce dimanche, il nous redit encore: "Je vous dit cela pour que ma joie soit en vous, et que votre joie soit parfaite."

Chez Luc, nous ne sommes pas dans la montagne, mais bien dans la plaine. Or, voici que Jésus "lève les yeux sur ses disciples": il ne les prend pas de haut, pourrait-on dire. Déjà, il se met plus bas qu'eux, comme il le fera encore le Jeudi-Saint, au lavement des pieds. Il nous dit déjà que là est son bonheur: il se fait le plus pauvre qui a faim de l'homme; il pleurera sur Jérusalem qui ne l'a pas accueilli et sera rejeté. Il est l'homme des Béatitudes; il est celui qui peut tressaillir de joie. Nous n'aurons jamais fini de nous en étonner et de nous en émerveiller!

Mais si le Seigneur nous propose le bonheur, à la suite de Jérémie et s'il se lamente sur ceux qui optent pour le malheur, il nous laisse le choix: choix de vivre ou de mourir, choix d'être avec lui ou de passer mon existence sans lui. Car, c'est bien là le cœur de ces bénédictions et lamentations: tu seras heureux si tu comptes sur moi pour remplir ton cœur. Mais si tu possèdes tout, comment veux-tu que je vienne en toi: tu te suffis à toi-même? Déjà dans le premier livre, il nous disait: "Il n'est pas bon que l'homme soit seul." C'est pour cela qu'il est venu, Emmanuel Dieu-avec-nous. Il vient combler le manque dans nos vies, si et seulement si nous acceptons que le manque soit bien présent en nous.

Et Paul de nous redire que le Christ est ressuscité d'entre les morts, qu'il est vivant aujourd'hui et en chacun de nous. C'est bien pour cela qu'il peut, à chaque instant, se faire ruisseau pour l'arbre que nous sommes et que chante le psaume.

Ce dimanche, l'Eglise célèbre la journée mondiale du malade et le dimanche de la santé. La santé - le salut - nous rend heureux. Est-ce scandale de dire que le malade est appelé aussi à être heureux? En soi, évidemment, sinon pourquoi Jésus aurait-il guéri tant de blessés. Mais ne sont-ils pas les plus pauvres et les plus affamés? Et au cœur de cette situation pénible, il en est qui touchent du doigt la présence du Seigneur qui les porte dans ses bras, qui les console et qui fait agir en eux sa puissance de guérison! Cette présence du Seigneur, elle se manifeste - elle est épiphanie du Seigneur - à travers le travail des soignants, épuisés par cette pandémie; elle se manifeste par le ministère des visiteurs de malades; elle se manifeste chaque fois que quelqu'un entoure les personnes "jeunes depuis longtemps".

Oui, heureux l'homme qui met sa foi dans le Seigneur!

Abbé Pierre HANNOSSET

Catégorie : L'actu

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