Un jésuite et deux laïcs mènent une grève de la faim à Calais, depuis le 11 octobre. Leur initiative prend place alors que les conditions de vie des personnes en exil qui s'y trouvent se dégradent fortement. Et que les violences policières augmentent.
L'un des grévistes est le père jésuite français Philippe Demeestère. Il se trouve à Calais depuis 2016. A l'origine, il y a été envoyé pour rencontrer et servir les milliers d'exilés présents sur place. Un autre aspect de sa mission : favoriser l'accueil de personnes désirant venir passer du temps aux côtés des migrants. "Avant d’entamer cette grève de la faim, j’ai prévenu mon provincial mais je suis dans une institution qui considère que ses membres sont des adultes", a-t-il confié à nos collègues du journal La Croix. A ses côtés, deux laïcs, responsables associatifs, partagent son combat.
La démarche s'accompagne d'une pétition. "Nous assistons quotidiennement à des formes de violences psychologiques et physiques à l’encontre des personnes exilées", écrivent les auteurs. "Expulsions toutes les 48h voire quotidiennes ; confiscation et destruction des effets personnels ; multiplication des arrêtés anti-distribution de nourriture et d’eau ; humiliations ; coups et blessures de la part des forces de l’ordre…"
Les grévistes formulent essentiellement trois revendications :
- la suspension des expulsions quotidiennes et le démantèlement de campements durant la trêve hivernale
- durant cette même période, l'arrêt de la confiscation des tentes et des effets personnels des personnes exilées
- l'ouverture d'un dialogue citoyen raisonné entre autorités publiques et associations non mandatées par l’État, portant sur l'ouverture et la localisation de points de distribution de tous les biens nécessaires au maintien de la santé des personnes exilées.
Il est possible de soutenir la pétition via ce lien.