C’est ce dimanche que s’ouvre la phase diocésaine d’un synode appelé à se terminer à Rome en octobre 2023. L’objet comme la méthode sont inédits. L’enthousiasme est aussi grand que les interrogations sont nombreuses. Deux théologiens de l’UCLouvain, experts pour le synode, nous en présentent les principaux enjeux.

En route vers l’inconnu! Alors que la phase diocésaine du synode sur la synodalité s’apprête à s’ouvrir, bien des évêques se demandent encore à quoi elle ressemblera – et que dire alors des fidèles! Même au Vatican, les inconnues demeurent nombreuses. Pour encadrer les travaux, le Saint-Siège s’est entouré d’une série d’experts. Parmi ceux-ci, les théologiens de l’UCLouvain Alphonse Borras et Arnaud Join-Lambert. Le premier est membre de la commission théologique; le second est membre de la commission pour la méthodologie. Dans un local de la Faculté de Théologie de l’UCLouvain, Dimanche a pris le temps de les rassembler.
Quel sens faut-il donner à ce synode? Le voyez-vous comme un tournant pour l’Eglise? Une rupture?
Alphonse Borras (AB): Je pense qu’on est vraiment à un moment très important. On peut même établir une analogie entre ce que nous vivons et la réforme grégorienne du début du deuxième millénaire. Mais pour cela, il faut prendre la perspective du temps long – ce qui est à l’opposé de la mentalité courante, si sensible à l’immédiateté. On va vers une ecclésiologie de la communion des Eglises locales, et c’est un véritable retournement. Sur le plan théologique, on est même en train d’atteindre un point de non-retour.
Vincent DELCORPS