Ce 9 mai, Tournai célèbre les 850 ans de la dédicace de sa cathédrale. Un anniversaire vécu en mode mineur, Covid-19 oblige, mais qui ne doit pas empêcher le touriste de venir admirer une restauration des plus réussies.
Visible des quatre coins de la ville, la cathédrale de Tournai célèbre le 850e anniversaire de sa dédicace: une cérémonie liturgique qui a vu la cathédrale être consacrée à Notre-Dame par l’archevêque de Reims et l’évêque de Tournai le dimanche 9 mai 1171.
Le Marché aux poteries est l’endroit parfait pour débuter une balade historique avec Michel-Amand Jacques et Rudy Opsomer, respectivement secrétaire et président de l’ASBL Les amis de la cathédrale de Tournai. Face à ce vaisseau, comment comprendre toute son importance? « Il faut d’abord souligner ses dimensions, semblables à celles de la cathédrale Notre-Dame de Paris. Soit plus de 134 mètres de long », explique Michel-Amand Jacques, avant de saluer sa belle harmonie entre les styles roman et gothique. « Par ailleurs, la cathédrale de Tournai est le seul édifice religieux de Belgique imaginé comme cathédrale. »
Il faut remonter à l’an 500 pour constater l’élévation par saint Eleuthère d’une première cathédrale à Tournai, cité royale. Une deuxième cathédrale, plus vaste, remplace la première vers 845. Et une troisième cathédrale sera mise en chantier au début du XIIe siècle, qui donnera lieu, après différentes transformations, à l’édifice actuel.
Iconoclastes, bombardements, tornade…
Comme d’autres, la cathédrale de Tournai a connu de sombres moments. Avec des pillages, dont celui du 23 août 1566, perpétré par les iconoclastes. En septembre 1798, ensuite, quand le mobilier et les œuvres d’art sont saccagés par les agents du Directoire français. Bien plus tard, en mai 1940, Tournai subit les bombardements allemands. « Une partie de la cathédrale, dont la rotonde de la chapelle du Saint-Esprit, est victime des flammes », rappelle Michel-Amand Jacques.
Dernier sursaut dramatique en date, celui du 14 août 1999, quand une tornade frappe le Tournaisis. La cathédrale subit le choc de plein fouet. Fortement ébranlée, elle reste heureusement debout. A-t-elle vraiment failli s’effondrer comme on avait pu le lire dans la presse? « A posteriori, oui. Mais le risque était davantage lié à la stabilité de l’ensemble, déjà fragilisé par le poids des ans », souligne Michel-Amand Jacques.
Un édifice prêt à aborder son futur
Aujourd’hui subsiste un gros souci: l’état du chœur gothique. « Un travail qui s’annonce délicat car nous ne savons pas à quoi nous attendre. Que se passera-t-il quand les échafaudages seront retirés? » s’interroge Rudy Opsomer.
Malgré tout, cette cathédrale se redécouvre avec plaisir grâce aux travaux entrepris par les différents acteurs de sa pérennité. « C’est certain, souligne Rudy Opsomer, la restauration fera revenir les touristes à Tournai après la crise. Et les Tournaisiens seront là. Pour (re)visiter cette cathédrale qu’ils n’ont plus l’habitude d’admirer. »
Philippe DEGOUY
© Diocèse de Tournai – Service communication