Pour fuir la guerre en Syrie, Khadija et Mohammad ont pris la lourde décision de tout quitter et chercher un endroit sûr pour eux et leurs quatre enfants. Après sept années d’une rude vie de réfugiés au Liban, une lueur d’espoir voit le jour : la famille est sélectionnée par l’UNHCR pour être réinstallée en Belgique. Six mois après leur arrivée, Caritas propose une rencontre avec cette famille, le temps d’un mercredi après-midi.

©Isabel Corthier / Caritas
Un groupe de citoyen-ne-s solidaire s’est engagé aux côtés de la famille pour les aider à construire une nouvelle vie en Belgique. Grâce au parrainage de la communauté, Khadija, Mohammad et leurs enfants vivent à présent à Beloeil, un village d’environ 14.000 habitant-e-s dans la province du Hainaut. Ils n’auraient pas osé rêver d’un tel accueil, cordial et bienveillant. « Avant notre départ pour la Belgique, nous étions un peu inquiets. Nous ne connaissions ni le pays ni la langue et ne savions pas comment la vie serait ici. Lorsque nous avons été accueillis à l’aéroport par des personnes au sourire chaleureux, nous avons eu l’impression qu’une nouvelle ère s’ouvrait », raconte Mohammad. « Tout avait été organisé pour nous, jusqu’au diner. Il y avait même des vêtements prêts et ça m’a profondément touché ».
La famille peut compter sur une vingtaine de volontaires du groupe d’accueil ainsi que sur d’autres personnes qui contribuent ponctuellement. Le Père Vanneste est un nouveau venu dans le groupe. Aujourd’hui, il amène Khadija aux « Ailes du Phoenix », une banque alimentaire. Trois semaines seulement après son arrivée en Belgique, elle a commencé à y travailler bénévolement. « De cette façon, j’ai l’impression de donner quelque chose en retour à la communauté qui nous accueille », explique Khadija. Dans la culture syrienne, la capacité de donner est très importante et la famille compte bien apporter sa pierre à l’édifice. Le Père, au sourire rayonnant, demande si Khadija est prête à partir. « Je suis Monsieur Taxi », dit-il en clignant de l’œil.
C’est mercredi, les enfants n’ont donc qu’une demi-journée d’école. Ils jouent dans le parc situé à côté de la maison, où une statue commémore « les héros tombés pendant la Première Guerre mondiale ». Il y a quelque chose d’interpellant à voir ces enfants jouer autour d’un monument d’un conflit suite auquel un million et demi de Belges ont fui, tout comme eux. Mohammad reste lui à la maison, il veut se concentrer sur l’apprentissage de langue. « C’est vraiment la chose la plus importante en ce moment. Quand je parlerai la langue, je trouverai plus facilement du travail. Ensuite, je pourrai obtenir un permis de conduire, ce qui augmentera mes chances de trouver un emploi. C’est pourquoi les cours de français sont si précieux ».
Pour Khadija aussi, l’apprentissage de la langue est capital et elle profite du volontariat pour pratiquer son français. « Il m’arrive de découvrir des mots nouveaux avec ma collègue Annie », explique-t-elle. « Salade, tomate, poivron, pomme de terre,… », dit-elle en riant malicieusement. Khadija est convaincue : « Quand je parlerai couramment le français, je veux moi-même faire partie d’un groupe d’accueil et éventuellement aider une autre famille à trouver son chemin en Belgique ». La détermination se lit dans ses yeux, « parce que pour nous, une famille qui a perdu sa famille, c’est comme si nous avions trouvé une nouvelle famille. »
Découvrez l’entièreté de l'histoire de cet accueil réussi dans l'article original de Caritas.