Plus de synodalité, de nouvelles voies pour les responsabilités dans l'Eglise, voici les premières intuitions du futur vicaire général de Malines-Bruxelles, interrogé après sa nomination communiqué ce 26 février.
Une transition commence à l'archidiocèse de Malines-Bruxelles : au 1er septembre, l'abbé Luc Terlinden prendra la succession du chanoine Etienne Van Billoen comme vicaire général. L'abbé Van Billoen accédera alors à l'éméritat après 20 ans à cette fonction de bras droit de l'archevêque.
"J'étais impressionné par les enjeux importants de ce poste", confie l'abbé Terlinden en repensant au moment où le cardinal De Kesel lui a demandé s'il acceptait d'être nommé vicaire général. "Heureusement que mon prédécesseur est là, il va m'initier et me transmettre les dossiers". Etienne Van Billoen et Luc Terlinden se connaissent déjà depuis longtemps. Le premier a été président du séminaire pendant que le second y étudiait pour devenir prêtre. Pour la petite histoire, cette succession au vicariat général de Malines-Bruxelles sera la deuxième occasion où Luc Terlinden prendra le relais du chanoine Van Billoen, ce fut déjà le cas au séminaire diocésain.
Une affaire de confiance
Cette nomination comme futur vicaire général est arrivée dans la vie de l'abbé Terlinden au moment où il consacrait du temps à se ressourcer. Fin décembre 2020, il a quitté ses responsabilités de curé à l'unité pastorale Sainte Croix (Ixelles) pour prendre une période dite sabbatique. Après le Brabant wallon puis Bruxelles où il avait exercé quelques années, il s'est installé à Malines, dans une région qu'il connaissait moins. Le prêtre de 52 ans a donc déjà expérimenté la diversité des régions qui forment l'archidiocèse de Malines-Bruxelles.
"C'est une situation particulière", explique l'abbé Luc Terlinden, "où les évêques auxiliaires pour Bruxelles, le Brabant wallon et le Brabant flamand, sont aussi vicaires généraux." Dans la période récente où le cardinal De Kesel avait pris du recul pour raisons de santé, "les évêques auxiliaires et le vicaire général gèrent le diocèse collégialement" Le futur bras droit du Cardinal De Kesel sait que des dossiers difficiles l'attendront à cette fonction. "Quand j'ai ressenti la confiance que l'archevêque me témoignait en me nommant à cette fonction, je ne ne pouvais qu'accepter, même si c'est un sacrifice."
De nouvelles voies à tracer
L'abbé Luc Terlinden cite, parmi ses premières priorités, la volonté d'instaurer davantage de synodalité sur le modèle de ce que le pape François développe au niveau universel. "C'est une manière de relever ensemble les défis de l'Église pour le futur", souligne-t-il. Cela consiste notamment à prendre des avis variés venant de profils divers, avant de se prononcer sur un sujet. L'un des sujets auxquels l'abbé Terlinden sera rapidement confronté concerne les "ressources humaines" de l'Eglise. Le futur vicaire général, dans cet entretien qu'il nous a accordé après l'annonce de sa nomination, insiste pour "voir où l'Esprit nous appelle" et "trouver de nouvelles voix à tracer".
Parmi les nouvelles voies, quelle place peut-on imaginer pour les femmes dans l'archidiocèse ? L'abbé Terlinden répond au présent : "J'ai moi-même découvert en arrivant à Bruxelles en 2010 que des femmes étaient nommées responsables d'unités pastorales, ou adjointe du doyen. Elles peuvent aussi être à la tête d'un vicariat épiscopal, c'est le cas d'une religieuse qui est déléguée épiscopale à la vie consacrée."
Rappelons que l'abbé Luc Terlinden ne prend ses nouvelles fonctions que le 1er septembre prochain. Il lui reste six mois pour se plonger dans ces dossiers complexes, parmi lesquels la gestion des bâtiments, épaulé par le chanoine Etienne Van Billoen, vicaire général depuis vingt ans.
Anne-Françoise de Beaudrap
Photo: lors de la nomination de l'abbé Terlinden au séminaire (septembre 2017). Crédit: © Jeroen Moens