Dans tous les aéroports ou les gares internationales, Joseph jouait Beethoven. Partout, on s’arrêtait pour écouter son jeu sans pareil. Lui, il espérait…
Joe (Joseph) se souvient et nous raconte l’année de leur rencontre. Ils avaient 16 ans. Rose vivait dans une grande maison et suivait sans entrain les cours de piano que Joe lui donnait chaque samedi. Il avait appris le piano avec Monsieur Rothenberg, un professeur qui visait l’excellence et pratiquait l’exigence: « Non, tu ne joueras jamais comme moi, mon garçon. Mais si ça continue, il y a plus grave.Tu ne joueras jamais comme toi. »
Il était orphelin depuis que ses parents avaient été tués lors de l’atterrissage manqué de leur avion. Le soir de l’alunissage d’Apollo 13, Les Confins étaient devenus sa « maison », un univers quasiment carcéral qu’il partageait avec une quarantaine d’autres garçons quelque part dans les Pyrénées françaises, non loin de Lourdes. Entre orphelins, c’était chacun pour soi et Dieu pour tous. Un Dieu qu’ils priaient matins, midis et soirs sous la baguette de l’Abbé Senac, les coups de Grenouille (Monsieur Marthod de son vrai nom), la bienveillance de l’intendant Etienne et de Rachid, le prof de gym. Et pourtant, plusieurs de ces gamins-là étaient aussi des amis.
L’auteur a été primé pour son premier roman (Ma Reine, paru en 2017). Gageons que celui-ci fera parler de lui. Un roman bien mené, qui devrait plaire à tous et notamment, aux contemporains de Joe (15+) qui y trouveront la connivence de l’adolescence.
Geneviève IWEINS, Siloë Liège
Jean-Baptiste ANDREA, « Des diables et des saints ». L’Iconoclaste, 2021, 360 pages, 19€ – Remise de 5% sur présentation de cet article (+ frais de port 6,25€).