Depuis plusieurs mois, des travaux de restauration non autorisés auraient été menés dans l’enceinte de la Collégiale Sainte-Waudru, à Mons. Deux associations dénoncent un "scandale patrimonial" après avoir constaté des dégâts importants subis par le mobilier de la collégiale, classée au Patrimoine exceptionnel de Wallonie.
L’ASBL Communauté Historia et le réseau Archeologia.be ont dénoncé une «restauration illégale aux conséquences catastrophiques» du mobilier de la Collégiale Sainte-Waudru. Les deux associations ont été alertées lundi dernier par des riverains qui s'inquiétaient de l'impact visible de travaux au sein de l'édifice. «D’après ces témoignages, ces interventions auraient eu des ‘conséquences catastrophiques’ sur une grande majorité des éléments présents au sein de la Collégiale», ont déclaré les associations.
Celles-ci ont alors contacté le cabinet de la ministre Valérie De Bue, en charge du Patrimoine culturel, où il leur fut confirmé qu’aucune opération n’était officiellement en cours au sein de l’édifice. De son côté, l’Agence Wallonne du Patrimoine (AWAP) n’aurait été informée de rien.
Le lendemain, des experts de l’AWAP se sont rendus sur place. «Nos pires craintes se sont révélées fondées, déplorent les associations. Des dégâts importants, graves et, pour certains, irrémédiables, ont été constatés. Toute la collégiale semble concernée".
"Un bas-relief au-dessus d’un autel près de la sacristie a été fort détérioré. (...) la cloche du chœur a été complètement griffée en raison d’un ponçage excessif, l’ange au-dessus de la cloche a été complétement enduite d’acrylique ; (...) des couches de peintures bon marché blanches ont été aussi appliquées sur une grande partie des statues dans la collégiale. De l’acrylique a été utilisé pour remplacer les anciennes dorures. Les autels et statues sont touchés pour la plupart", a détaillé Virgil Declercq, président de Communauté Historia. "C’est un scandale patrimonial !", a-t-il conclu.
La communauté Historia et le réseau Archéologia ont appelé la ministre De Bue à "désigner une commission d’experts chargée d’évaluer les dégâts et de proposer toutes les pistes envisageables pour une restauration rapide des éléments touchés." Ces associations souhaitent également que l’affaire soit portée en justice. «Une enquête judiciaire nous semble plus que nécessaire au vu de l’enjeu financier énorme que représentera une remise en état des éléments affectés par des interventions inacceptables.».
«Il s’agit ici d’une question de principe, de droit, mais surtout de respect dû à un élément exceptionnel du patrimoine culturel wallon», concluent les responsables des deux associations.
C.H., d'après L'Avenir et La Libre