C’est désormais une habitude. Tous les automnes, l’Eglise de Belgique dresse un bilan de ses activités, un état de la situation dans les paroisses… Mais aussi au-delà. Car la spécificité de l’Eglise, c’est précisément d’être protéiforme!
Preuve de sa vitalité, le rapport est présenté chaque année de manière différente. Cette fois, il s’agit de se pencher sur les étapes successives de l’existence, au cours desquelles l’Eglise est présente. Dans la préface du document, le cardinal De Kesel précise: « Ce rapport annuel n’a pas pour objectif de mettre en lumière l’une ou l’autre de ces initiatives. Il tente d’offrir une esquisse de la présence de l’Eglise au sein de la société, une esquisse du réseau des organisations d’inspiration chrétienne et catholique, de ses différents services et mouvements. »
Incarnée dans la société
Collaborateur scientifique au Centre interdiocésain, Stéphane Nicolas revient pour nous sur la réalisation du rapport. « Nous avons choisi de présenter une ligne de vie. A chaque étape, nous montrons ce que l’Eglise peut proposer à chaque personne qui le souhaite, dans le cadre du travail, de la maladie, du grand âge, du deuil… C’est une coupe transversale des différentes associations qui interviennent dans les diverses étapes. Celles-ci illustrent les étapes de vie concernées. »
Parmi les points forts de cette édition, il retient l’aide aux personnes démunies. « Il ressort en filigrane que la partie de la diaconie demeure importante. Sur 3.700 paroisses, plus de 2.000 ont des initiatives de solidarité, liées au dynamisme de chacune. » Autre aspect primordial avec le rôle occupé par les bénévoles. Plus de 140.000 personnes s’investissent dans des domaines aussi variés que la catéchèse, la gestion des fabriques d’église, l’entretien, la visite des malades… « L’Eglise est en transition.
Dès lors, des laïcs accomplissent de plus en plus de tâches pastorales. Ils sont même près de 4.000 à recevoir une mission d’un évêque. » Avec l’âge avançant des prêtres, la présence active des laïcs devient d’autant plus nécessaire. Quant aux paroisses disparues, elles sont peu nombreuses, observe encore Nicolas Stéphane, qui préfère souligner « la réunion des moyens, plutôt que leur suppression. L’organisation des paroisses implique une transformation du territoire avec la mise en place généralisée des Unités pastorales (UP). Aujourd’hui, avec 348 UP, nous sommes à plus de la moitié du chemin vers les 527 prévues. »
A titre personnel, le rédacteur francophone du rapport annuel admet avoir été « étonné que les initiatives soient aussi nombreuses et impressionné par l’extrême diversité de l’offre proposée. Il y a beaucoup de choix qui offrent une vraie possibilité de croissance. Le rapport montre aussi que l’Eglise est d’abord constituée de sa périphérie. Ce n’est pas seulement le clergé et les sacrements ». Et de se réjouir de la bonne réception qui prévaut à la publication des analyses, désormais annuelles. « Grâce à ces rapports qui n’ont rien d’exhaustif ni de systématique, nous avons acquis une certaine crédibilité. Il y a une volonté de transparence. »
Vu l’intérêt du public pour le financement de l’Eglise, celui-ci pourrait d’ailleurs figurer parmi les thèmes développés à l’avenir.
Angélique TASIAUX
Consultez ici le rapport
Quelques chiffres issus de ce rapport
Des paroisses solidaires
De nombreux chiffres montrent que l’Église se veut spécialement au service des malades, des personnes âgées et de tous ceux qui sont en marge de la société. De nombreuses paroisses ont des projets plus ou moins importants pour les nécessiteux, les réfugiés, les isolés, les sans-abris, etc. En Belgique, on dénombre plus de 2 000 initiatives paroissiales qui tentent de répondre aux besoins des plus vulnérables.
Les bénévoles sont essentiels pour assurer le bon fonctionnement de tous ces projets. En outre, certains bénévoles entretiennent aussi les églises, donnent la catéchèse, gèrent les fabriques d’église, etc. Les paroisses en Belgique comptent au total 141.054 bénévoles.
Les 4.524 bénévoles des établissements de soins (hôpitaux, centres de soins résidentiels, établissements pour personnes handicapées) constituent un groupe particulier. Ils travaillent dans les équipes pastorales, offrent une oreille attentive ou assistent par d’autres moyens, les malades, les personnes âgées et les personnes handicapées.
Laïcs
Les chiffres du rapport montrent que de nombreux laïcs assument des tâches pastorales dans tous les diocèses belges : présider des services de prière ou des funérailles, donner la catéchèse et assurer des formations, assurer la pastorale dans les prisons, les hôpitaux et les centres de soins résidentiels, gérer l’argent et le patrimoine, veiller au bon fonctionnement des partenariats pastoraux… Au total, les Évêques confèrent une mission à 3.965 laïcs. La plupart remplissent cette tâche à titre totalement gratuit. Pour comparaison, 1.947 prêtres travaillent dans les paroisses belges. Les chiffres du troisième rapport annuel démontrent une fois de plus que l’Église peut compter sur des milliers de laïcs engagés qui s’investissent avec conviction semaine après semaine.
Extrait du communiqué du Service de presse de la Conférence des Evêques