Le sénateur libéral flamand Rik Daems s'est entretenu avec le pape François, ce lundi 21 septembre. "Nous étions sur la même longueur d’onde", a-t-il commenté après le colloque singulier qu’il a tenu avec le souverain pontife.
Rik Daems, sénateur et ancien ministre, préside depuis janvier dernier, l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe (APCE). C'est à ce titre qu'il a été reçu au Vatican par le pape François. Au cours de leur entretien qui selon La Libre, s'est déroulé en espagnol, - la langue maternelle du pape que Rik Daems a apprise lorsqu’il était en poste pour l’ONU au Costa Rica, dans les années 1980 -, les deux hommes ont évoqué la coopération entre le Vatican et le Conseil de l'Europe, en matière de défense des droits de l'homme, de la démocratie et de l'état de droit. Trois thèmes essentiels ont fait l'objet d'échanges entre le parlementaire belge et le chef de l'Eglise catholique: l’environnement, les violences faites aux femmes et l’unité européenne.
L’environnement est, on le sait, un thème cher au pape. Il avait déjà évoqué celui-ci lors de sa visite à Strasbourg il y a six ans. "De mon point de vue, le droit à un environnement sain appartient pleinement aux droits humains", a rappelé Rik Daems qui s’est déjà plusieurs fois exprimé à ce propos. Selon lui, le souverain pontife s'est montré réceptif cette idée qu'il défend en tant que président de l'APCE. "Nous étions largement du même avis", a souligné le sénateur libéral qui estime que l'environnement "fait partie d’une nouvelle génération de droits fondamentaux qu’il va falloir incorporer à des instruments déjà existants ou mettre au cœur de nouveaux outils."
Craintes du pape sur l'unité européenne
Deuxième sujet abordé: les violences faites aux femmes qi, selon Rik Daems, se sont accrues lors du confinement sanitaire. "Il faut les combattre de toutes nos forces, chacun avec ses outils et son angle d’approche", a-t-il déclaré, ajoutant: "Le pape est très au fait sur le sujet".
Enfin, les menaces contre la cohésion européenne ont également été évoquées lors de cet échange de vues. L'occasion, selon l'élu belge, pour le pape François d'exprimer ses craintes sur l'évolution du concept européen d'unité dans la diversité, mis à mal dans plusieurs pays. "Le multilatéralisme est essentiel à préserver dans le cadre de la montée en puissance des égoïsmes nationaux. Nous avons envisagé l’Europe sous l’angle de l’unité dans la diversité et de l’importance de ses valeurs fondamentales. Là encore le courant est très bien passé même si l’angle d’approche était différent", a précisé Rik Daems.
Rappelons que le Conseil de l'Europe, créé le 5 mai 1949, réunit aujourd'hui 47 pays européens, de l'Islande à l'Azerbaïdjan. Son objectif est de favoriser la démocratie et le respect des droits fondamentaux, civils et politiques, des 833 millions d'habitants qu'il représente. En cas de violation, ces derniers ainsi que les personnes morales présentes sur le territoire européen peuvent saisir la Cour européenne des droits de l'Homme, le bras judiciaire de l'organisation. Le Saint-Siège n'est pas membre du Conseil de l'Europe mais il y siège depuis 1970 avec un statut d'observateur. Il s'est associé à plusieurs conventions de l'organisation paneuropéenne.
J.J.D. (avec agences)
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