
L’appel répété du Pape: prendre des soins des plus fragiles et de notre maison commune (CCO Pixabay)
Face aux crises de notre temps, le Pape rappelle que nous devons pratiquer une écologie intégrale c-à-d prêter autant attention à l’environnement qu’à l’humain. Or, cette semaine, il rappelle que la crise de la Covid-19 risque encore d’aggraver les inégalités.
François plaide donc pour trouver un traitement à la Covid-19 mais également au « grand virus de l’injustice sociale » pour construire une économie où les personnes, et surtout les pauvres, sont au centre. Sans quoi ceux-ci seront toujours plus marginalisés, manquant de protection et d’opportunités. Ce discours, répété depuis le début de son pontificat, montre bien que l’Église se veut, sur les traces de Jésus, du côté des plus faibles. Le Pape insiste donc: les fidèles qui veulent suivre Jésus dans la foi, l’espérance et l’amour sont nécessairement poussés vers les plus nécessiteux. Cette proximité aux pauvres est un « critère-clé d’authenticité chrétienne ».
Ceci dit, le Pape souligne que cet amour préférentiel pour les pauvres n’est pas « un devoir pour une poignée de personnes » mais bien la mission de toute l’Eglise. Au-delà de l’aide que chacun peut apporter aux faibles et aux pauvres, cela implique de marcher ensemble, « de se laisser évangéliser par eux, qui connaissent bien le Christ souffrant » pour « s’enrichir réciproquement ». C’est pourquoi le successeur de Pierre appelle les fidèles, inspirés par l’amour du Christ, à changer les « structures sociales malades qui empêchent de rêver à l’avenir ».
Construire avec les pauvres une économie nouvelle
Martelant son principe d’écologie intégrale, François estime qu’un retour à la normalité « ne devrait pas inclure les injustices sociales et la dégradation de l’environnement ». Selon lui, l’option préférentielle pour les pauvres doit donner « l’élan de penser et de concevoir une économie où les personnes, et surtout les pauvres, sont au centre ».
Comme d’autres l’ont déjà souligné, le pape invite à saisir l’opportunité d’une crise pour construire une société plus verte et plus juste. Car les conséquences sociales de la pandémie vont de pair avec les atteintes à l’environnement et François appelle à les combattre toutes deux. Et il insiste pour que les aides gouvernementales ne soutiennent pas des entreprises qui agissent à l’encontre de ces deux principes. « Par exemple, nous pouvons développer une économie de développement intégral des pauvres, et non d’assistanat », explique François qui précise qu’il ne condamne nullement ici l’aide apportée par des structures et des volontaires. Le Pape plaide pour la création de postes de travail dignes, qui ne soient pas dissociés de l’économie réelle et qui ne nuisent pas à notre « maison commune », la terre sur laquelle nous vivons tous. Et il conclut: « Que le Seigneur nous aide et nous donne la force de sortir meilleurs (de la crise), en répondant aux besoins du monde d’aujourd’hui ».
Des clés pour vivre après la pandémie
Par ailleurs, François a publié un recueil de réflexions sur la vie après la pandémie. « La force dans l’épreuve » propose huit interventions du Saint-Père, datant de ces premiers mois de l’année 2020 marquée par la pandémie de coronavirus.
Dans sa préface, le cardinal Czerny, sous-secrétaire de la Section Migrants du Dicastère pour le Service du développement humain intégral, explique: « Le Pape parle des besoins et des souffrances des personnes dans leurs diverses situations locales d’une manière très personnelle, sincère, engagée et pleine d’espérance. Ce sont des messages ‘vraiment universels’, non seulement parce que le ‘virus menace tout le monde’ mais ‘surtout parce que le monde post-COVID-19 doit être façonné par tout le monde' ».
Les textes repris dans le recueil apportent espérance et soutien en cette période de pandémie. Et, comme toujours avec le pape François, ils encouragent à oser faire le bien. Et ce, bien sûr, ensemble et « toujours de notre mieux », pour reprendre le célèbre ‘cri’ des louveteaux.
Nancy GOETHALS (avec Vatican News)
La force dans l’épreuve, 96 pages, en langue française aux éditions Bayard /Librairie Éditrice Vaticane (LEV)