Il y a trois ans, Côme Besse et sa sœur Dauphine ont créé Divine Box, une entreprise familiale qui propose la vente de coffrets de produits issus de l’artisanat monastique. Le concept a convaincu les abbayes et rapidement ravi de nombreux clients.
Divine Box propose un abonnement mensuel à une boîte de produits monastiques qui viennent des abbayes, des monastères. Chaque mois, vous recevez chez vous un colis contenant une sélection des produits avec un petit livret de présentation des abbayes ou communautés. Terrines, huile d’olive, vin ou bière… le choix ne manque pas et la qualité est sans égal. Mais au-delà de la démarche gourmande, l’entreprise permet aussi de soutenir financièrement les abbayes et surtout de les faire découvrir à travers des articles relatant leur vie et leur histoire.
Côme Besse, combien de temps a pris la concrétisation du concept de Divine Box?
Ça a été assez rapide. On en a eu l’idée en 2016. Notre frère Hilaire, qui habite à Barcelone, venait passer Noël en famille. Dans un panier gourmand, nous avons découvert le pâté du père Marc, de l’abbaye de Briquebec (abbaye cistercienne située en Normandie). Il était excellent et nous avons trouvé rigolo que les abbayes vendent du pâté. Et pourquoi ne pas combiner ce pâté avec des bières et des fromages, qui sont des produits emblématiques des abbayes, notamment en Belgique, pour préparer un « apéro du moine, un apéro monastique »? Le concept était né. Dès janvier 2017, nous avons pris contact avec les abbayes en France pour connaître ce qu’elles produisaient et en quelles quantités. Nous avons alors découvert que l’assortiment des produits monastiques est super large. Il y a bien sûr les formages et les bières mais il y a aussi la viande séchée, le vinaigre, la moutarde, le chocolat, le miel, les biscuits et des liqueurs, du vin ou des mousseux… Grosso modo, tout ce qui existe en épicerie fine, les abbayes le proposent sous une forme ou une autre.
Que recherchent en priorité vos clients?
D’abord des produits qui sont bons, généreux et avec un aspect doux. Après, il y a la curiosité, la découverte de produits originaux. Evidemment, il y a des grands classiques mais d’autres ne se trouvent que dans les abbayes comme la viande d’agneau séchée ou les noix caramélisées au miel (réalisées au monastère Sainte-Marie de Lagarde, près d’Agen), qui sont particulièrement bonnes. Il y a deux tailles de boites avec cinq ou sept éléments. Pour la composition, on change de thème tous les mois. Par exemple, le thème de l’apéro avec, notamment, des bières de Westmalle, des pâtés, des crackers… tout pour faire un apéro à trois ou quatre personnes. D’autres thèmes portent sur les agrumes ou le chocolat à la période de Pâques. Ensuite, il y a le fait de pouvoir soutenir, indirectement, les abbayes et de découvrir leur patrimoine culinaire. Nous y contribuons à travers un livret qui présente l’histoire de l’abbaye et qui contient des photos de la communauté, des ateliers de travail, du lieu, etc. On ne voulait pas se cantonner à faire des box avec uniquement les produits monastiques. Nous souhaitons revenir au centre du fonctionnement de ces abbayes en expliquant par exemple la règle de saint Benoît ou le contexte dans lequel ces produits sont élaborés. Il y a aussi un petit supplément qui est la carte postale, toute simple, aux couleurs du livret du mois. Si vous avez aimé un produit en particulier, vous pouvez en faire part par écrit à l’abbaye. Vous pouvez également les remercier pour leur vie et leur engagement, leur envoyer des intentions de prière ou autres. Nous essayons de créer un lien avec les abbayes. Nous avons aussi reçu des témoignages de clients qui allaient dans les abbayes qu’ils avaient découvertes par la Divine Box.
Avec quelles abbayes travaillez-vous principalement?
Aujourd’hui, nous travaillons avec près de septante abbayes, majoritairement situées en France. En Europe, nous nous approvisionnons en Italie, en Espagne, en Grèce, en Belgique bien sûr pour les trappistes (Westmalle, Rochefort, Chimay, etc.) mais aussi aux Pays-Bas et en République tchèque pour les biscuits et les moutardes. Nous visitons chaque abbaye et y passons une journée entière pour rencontrer la communauté, découvrir leur travail et leur montrer qui on est et les valeurs qui nous animent.
Votre site internet est convivial, très dynamique, léger et l’humour toujours présent dans les articles et les vidéos. Vous visez un public de jeunes adultes ou vous avez simplement envie de vous faire plaisir avec un style et un ton qui vous correspondent?
Je dirais un peu des deux. Nous sommes jeunes (25 et 30 ans) et nous voulions une communication qui nous ressemble mais surtout une communication qui dynamise l’image des abbayes. Parfois, évidemment, il y a des abbayes avec une communauté un peu vieillotte ou qui vont bientôt fermer. La crise des vocations, ça existe mais ce qui est dommage, c’est qu’on se focalise trop là-dessus alors que d’autres abbayes cartonnent. En général, celles que nous rencontrons se portent très bien et certaines accueillent des jeunes vocations. On voulait que notre communication soit un peu à cette image pour montrer la joie et la vie qu’il y a dans les abbayes. A notre mesure, on veut rendre accessible à tout le monde ce milieu qui peut être, pour certains, un peu caché, un peu mystérieux. L’objectif est de dévoiler, sans trop de précisions indiscrètes, mais juste en racontant leur histoire de manière sympathique. En fait, de manière humaine.
Propos recueillis par Manu VAN LIER
Divine Box a récemment franchi le cap des 30.000 box. Pour plus d’informations: divinebox.fr