Ce jeudi 12 mars, ce sera la Journée Mondiale du Rein, organisée par la Fondation du Rein (France, Suisse, Belgique). Le diagnostic survient souvent à un stade tardif de la maladie car la dégradation de la fonction rénale est généralement progressive et discrète. Les traitements sont peu nombreux, de nombreux patients se retrouvent ainsi en dialyse quand ils n’ont pas besoin d’une transplantation. D’où l’impérieuse nécessité de sensibiliser le grand public aux maladies rénales, ces « tueurs silencieux ».
La prévention est un enjeu majeur quand on sait que les mesures hygiéno-diététiques sont aujourd’hui reconnues pour leur efficacité à prévenir l’apparition de maladies rénales chroniques. En fait, 500 millions de personnes dans le monde souffrent d’une maladie rénale chronique, sans forcément s’en rendre compte ; plus d’1 personne sur 10 en Belgique. Affectant lourdement la qualité de vie des personnes touchées, les troubles rénaux sont pourtant qualifiés de « tueurs silencieux ». En règle générale, les maladies du rein évoluent lentement et discrètement. Elles peuvent détruire une bonne partie de la fonction rénale avant de provoquer des symptômes. Les personnes touchées peuvent rester en bonne santé apparente avec des reins ne fonctionnant qu’à 15 à 20 % de leur capacité normale. Certains indices et symptômes peuvent toutefois alerter médecin et patient : l’hypertension artérielle et les problèmes cardiovasculaires associés, les nausées et vomissements, les démangeaisons, la fatigue, la rétention d’eau, une perte d’appétit ou de poids, ou encore l’anémie.
Nettoyer le sang
Dans notre pays, ils sont entre 12 et 13 000 patients à souffrir de problèmes liés aux reins. La moitié a reçu des transplantations, l’autre moitié doit faire des dialyses. Le service de dialyse du CHU de Charleroi est le plus grand centre en Belgique. La dialyse est un dispositif médical assez lourd qui permet de remplacer les fonctions du rein comme la régulation de la tension, la transformation de vitamines D, la détoxication du sang, l’équilibrage de l’eau et des ions dans le corps, et la sécrétion d’hormones qui permettent de créer des globules rouges. A l’heure d’aujourd’hui, il existe trois manières de « nettoyer le sang »; soit en milieu hospitalier avec une machine qui peut filtrer et nettoyer le sang, c’est ce qu’on appelle l’hémodialyse, mais ce procédé coûte cher (60 000 euros par an), ou alors certains patients peuvent se soigner à domicile avec des injections de sérum physiologique à base d’eau, qui vont filtrer le sang. Enfin, dans certains centres, le patient prend lui-même en charge sa propre dialyse sans aucune aide médicale. Ce dernier cas permet notamment une plus grande souplesse au niveau des horaires. Certains services proposent également des dialyses de nuit. Le patient arrive à l’hôpital vers 20h30 et passe la nuit sur place, jusque 6h du matin. Le temps de traitement est doublé par rapport à celui de la version diurne mais la qualité de vie des patients s’en trouve considérablement améliorée, surtout par une diminution de la prise de médicaments neutralisant les effets secondaires du traitement (notamment l’anémie).
Comment préserver vos reins : les huit règles d’or
L’équipe internationale de campagne de la Journée Mondiale du Rein (World Kidney Day) préconise huit règles d’or de prévention des maladies rénales et d’hygiène de vie. La règle n°1 met en exergue l’importance d’avoir une activité physique régulière pour réduire le risque de développer une maladie rénale. Se maintenir en forme, en faisant de l’exercice physique, réduit l’incidence de l’hypertension artérielle et de l’obésité, deux causes majeures de maladie rénale.

Pratiquer une activité physique régulières reste le meilleur moyen de se protéger des maladies rénales.
Les moyens de réduire le risque de développer une maladie rénale existent. En voici les 8 principaux :
- Rester en forme et avoir une activité physique régulière
- Contrôler régulièrement sa glycémie
- Surveiller sa pression artérielle
- Manger sainement et surveiller son poids
- Maintenir un apport en liquides adéquat
- Ne pas fumer
- Ne pas consommer de médicaments en vente libre de façon régulière
- En présence d’un ou plusieurs facteurs de risques (diabète, hypertension artérielle, antécédents familiaux), faire contrôler sa fonction rénale
Dépister
Néanmoins, cette journée mondiale de sensibilisation a pour but d’informer sur les maladies rénales mais surtout d’encourager les citoyens à se faire dépister. Il est possible de détecter les maladies rénales suffisamment tôt et d’en ralentir l’évolution, voire même de les stopper. Prioritaire chez les sujets à risque, le dépistage concerne surtout les personnes atteintes de diabète, souffrant d’hypertension artérielle, âgées de plus de 65 ans ou ayant des antécédents familiaux d’insuffisance rénale. Une prise de sang et une analyse d’urine suffisent la plupart du temps – parfois complétées par une échographie.
S.D.
Illustrations : pixabay CCO