Le succès des bibliothèques publiques


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Le succès des bibliothèques publiques
Par Angélique Tasiaux
Publié le - Modifié le
3 min

Un enfant emmené en pyjama à la bibliothèque des environs… Etonnant ? Les temps changent et les animateurs fourmillent d'idées pour attirer petits et grands dans les bibliothèques, ces lieux où sont entreposés des livres de tous les formats… mais pas seulement !

Il était un temps où seuls les habitués de la lecture se rendaient en bibliothèque pour asseoir leurs connaissances et assouvir une passion. Les écoliers venaient également pour préparer une élocution ou un travail scolaire, certains d'y trouver les ressources nécessaires. Mais, Internet est passé par là et les volumes d'encyclopédie ont perdu de leur attrait et de leur rareté. Désormais, en quelques clics, l'information se trouve disponible partout et à toute heure. Face à ce changement d'utilisation, les bibliothèques ont dû s'adapter et trouver de nouvelles pistes attractives.

Un pari réussi

Les chiffres le prouvent, avec un quart d'emprunts supplémentaires, les bibliothèques connaissent une hausse de fréquentation significative. Le secret de ce rajeunissement tient à l'élargissement de leur offre. En effet, les lecteurs ne sont plus les seuls à fréquenter ces lieux de la culture devenus polymorphes et propices aux rencontres. Des spectacles, des formations, des conférences, voire des stages y sont proposés pour le plus grand bonheur d'un public varié. La force des bibliothécaires tient aussi à leur connaissance de la réalité locale. Si les gens des environs souhaitent davantage de bandes dessinées ou d'albums pour les enfants, ils en tiennent compte dans leur sélection et leurs commandes de nouveautés. Des grainothèques ont ainsi fait leur apparition récemment, nourrissant les échanges entre citoyens, tandis qu'un coin lecture permet à des élèves d'une académie de musique voisine de patienter entre deux cours, voire d'attendre une navette. Rendu accessible, le lieu s'intègre pleinement dans la vie des habitants. Les bibliothèques travaillent également en réseaux, propices aux échanges.

Un opérateur culturel à part entière

Bibliothécaire-animatrice à la Bibliothèque centrale du Brabant wallon, Marie Lequeux se réjouit de la hausse de fréquentation enregistrée ces dernières années. En charge de la coordination des animations communes à l'ensemble de la province, elle rappelle que "l'objectif final est d'amener au livre et à la lecture, par des chemins plus détournés qu'avant". Ainsi, des activités manuelles sont-elles proposées, comme, pour les plus jeunes, un atelier de couture avec la fabrication d'un doudou, et, pour les plus âgés, une séance de dégustation de pain, de pommes ou de thé qui permet d'aborder une thématique dans un esprit où règne "la convivialité et la découverte. Nous choisissons un aliment (par exemple la bière ou le chocolat) et nous construisons la programmation autour de celui-ci. Nous nouons ainsi des partenariats plus inhabituels". Et de nous dévoiler - en exclusivité - le thème des prochaines "Nuits d'encre", qui mettront en lumière, en mars, le travail de l'écrivaine Caroline Lamarche et de son dernier recueil de nouvelles "Nous sommes à la lisière". A cette occasion, des promenades ornithologiques seront organisées. Une telle initiative a suscité des collaborations inhabituelles avec, cette fois, des associations environnementales et des naturalistes. "Plus de 500 bibliothèques sont reconnues sur le territoire de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Chacune d'entre elles choisit ses enjeux. En Brabant wallon, l'accent est mis, depuis quelques années, sur la petite enfance. Au plus tôt l'enfant est mis en contact avec le livre, au plus on augmente la chance que ce goût perdure et devienne une habitude." Cerise sur le gâteau, la majorité des activités et des animations sont gratuites dans l'ensemble d'entre elles. Un élément primordial en termes de démocratisation. Les bibliothèques ne seraient-elles pas l'un des derniers lieux "où aller sans se justifier", observe encore Marie Lequeux. Enfin, l'engouement des boîtes à livres, largement répandues dans les communes, n'entre pas en concurrence avec les lieux traditionnels. Au contraire, observe-t-elle, "tout est bon pour amener à la lecture ! Des bibliothèques parrainent d'ailleurs certaines boîtes à livres et les réalimentent avec leurs dons, leurs doublons ou leurs anciens titres". Une grande chaîne en pleine expansion !

Angélique TASIAUX


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