
Saint-Servais – La ministre Glatigny et les responsables de la plateforme interconvictionnelle (DR)
Cela fait trois années qu’une plateforme, constituée des responsables des cultes reconnus et de certains membres de la laïcité organisée, coordonnent annuellement une activité soulignant l’engagement des différentes convictions au sein de la société pluraliste belge. Cette année, c’est au sein d’une IPPJ que les rencontres et échanges ont eu lieu. Pour mieux comprendre comment et pourquoi, aujourd’hui, des jeunes « décrochent ».
Il y a deux ans, le Sénat accueillait la première activité de cette plateforme : un colloque traitant de la place des religions dans nos démocraties et baptisé #Religioptimist. L’année dernière, ce fut une visite à la rencontre des détenus au sein de la prison de Forest (#Jail&Justice).
Une jeunesse sans avenir?
Poursuivant son désir de rencontrer les personnes en décrochage social, la plateforme a organisé cette année une visite dans une IPPJ (Institution publique de protection de la jeunesse). Si la jeunesse est notre avenir, que faire quand celle-ci ne croit plus en ‘son’ avenir et ne trouve pas sa place au sein de la société ? Une IPPJ n’est pas une salle d’attente jusqu’à ce que le jeune délinquant soit mûr pour la prison, mais un lieu d’éducation, où il travaille avec des accompagnateurs qualifiés à son insertion dans la société.
La protection de la jeunesse étant une matière communautarisée, deux journées de rencontres ont été organisées: le lundi 9 décembre à Saint-Servais et le mercredi 11 décembre à Mol. Pour chaque rencontre, sont intervenus les ministres compétents à savoir Madame Valérie Glatigny (pour la Fédération Wallonie-Bruxelles) et Monsieur Wouter Beke (pour la Communauté Flamande).
Un rôle social important
Dans son discours, le ministre Beke a notamment déclaré : « Que vous ayez décidé d’être présents à cet endroit et de façon collective, est pour moi fort symbolique. Dans un monde désenchanté, vous contribuez à chercher des solutions pour offrir du sens et de l’assurance aux personnes. Que vous soyez ici, en unissant vos forces, ne rend votre message que plus fort. Cela témoigne du rôle social des convictions philosophiques dans notre société – un rôle qui (…) est, sans doute, plus nécessaire encore dans le monde individualiste et hyperrationaliste d’aujourd’hui. »
Une meilleure reconnaissance des cultes minoritaires
La plateforme interconvictionnelle a pu constater sur place le travail d’écoute et d’accompagnement, réalisé par les aumôniers et conseillers laïques, en parfaite synergie les uns avec les autres. Un seul point semble à améliorer: la présence des cultes minoritaires (anglicanisme, judaïsme, orthodoxie et protestantisme) n’est pas réglementée. Un rôle d’aumônier attitré, se déplaçant à la demande, devrait être prévu pour ceux-ci.
De la fraîcheur et des sourires
Enfin, la rencontre avec les jeunes, hébergés dans ces institutions, a fortement impressionnés les membres de la plateforme. Dans leur comportement et attentes pour l’avenir, ils ressemblent aux autres jeunes. Beaucoup aspirent tout simplement à une vie « normale et heureuse ». « Nous n’oublierons pas la fraîcheur de leurs questions et réponses, ainsi que le rayonnement de leurs sourires » ont unanimement déclaré les membres de la plateforme.