C'est à Johan et Chloé, un jeune couple bruxellois, qu'il faut dire "merci" pour cette nouvelle initiative. A l'heure d'emménager dans un nouveau quartier, ils peinent à trouver de l'aide autour d'eux. Surgit alors l'idée de créer un réseau d'entraide, en ligne et gratuit.
Ce nouveau réseau couvrira en fait toute la Belgique francophone et, malgré son récent démarrage, compte déjà trois communautés actives à Bruxelles, Mons et Namur. Les grandes villes seront les premières concernées mais, à l'avenir, ses concepteurs aimeraient voir le projet s'étendre dans les campagnes et les plus petites entités.
Un attrait immédiat
1300 personnes se sont déjà inscrites pour faire partie du réseau, 1800 suivent son actualité sur Facebook, et Merciki compte également 600 abonnés à sa newsletter. Un très beau bilan pour cette plateforme, lancée en avril dernier, et donc toujours en phase de démarrage. Coté Facebook, la communauté est essentiellement féminine ; 70% des abonnés sont des femmes, âgées entre 35 et 40 ans. Un profil qui n'étonne pas Johan même s'il espère toucher le plus de monde possible, jeunes et moins jeunes. "Une personne âgée a toute sa place dans notre réseau de partage. Elle peut lire des histoires aux enfants après l'école, réceptionner les colis pour des voisins qui travaillent,... tout le monde a quelque chose à apporter. Si nous pouvions aider les personnes qui se sentent délaissées ou inutiles à retrouver une place grâce à Merciki, ce serait merveilleux." nous confie Johan, plein d'espoir et confiant dans son projet. Depuis la mi-juin, les échanges d'objets sont possibles. 500 objets sont disponibles à l'heure actuelle et une centaine ont déjà été échangés. Le module pour l'échange de services est toujours en phase de test et devrait être opérationnel pour fin août (on peut d'ailleurs s'inscrire comme testeur via leur site).
SEL 2.0
Le réseau Merciki propose donc d'échanger des objets, dont on veut se séparer , et des services, en lien avec nos hobbys. Le principe d'échanges de services se calque sur un modèle existant, déjà bien éprouvé: celui des SEL, système d'échanges local. "Dans notre nouveau quartier, il y a avait en effet un SEL mais pas très efficace. Certains fonctionnent, d'autres vivotent." a pu constater Johan. Et dans le deuxième cas de figure, le peu de participants actifs ont plus souvent le sentiment d'être exploités que de rendre service, et se découragent donc bien vite. L'idée de Johan et de Chloé est donc de pouvoir proposer une plateforme internet, facile d'accès, sans frais d'inscription, avec des rubriques claires afin de mieux s'y retrouver. Une sorte de SEL 2.0. Pas d'obligation non plus de se rendre à des réunions pour se tenir au fait des changements et évolutions dans l'offre des services. Merciki a donc été pensé comme un réseau d'entraide axé sur les nouvelles technologies et les réseaux sociaux pour être accessible au plus grand nombre et faciliter ainsi les échanges et l'entraide. Alexandre, un ami de Johan, a rejoint l'aventure et met ses compétence en innovation technologique au service du projet. Johan, lui travaille dans l'informatique, Chloé, sage-femme, apporte également sa touche personnelle à Merciki.
Vraiment gratuit?
C'est ce que nous promet Johan en tout cas. "Les fonctions de base, échanges de services et d'objets, resteront toujours gratuites. Dans un second temps, afin de pérenniser l'entreprise, il sera proposé aux internautes qui le souhaitent de s'abonner (forfait payant) pour accéder à d'autres fonctionnalités, des "bonus" comme par exemple la possibilité de souscrire des assurances quand il s'agit de faire venir quelqu'un pour un service qui pourrait entraîner des dommages [NDLR: tailler une haie par ex.]" Mais ceci donc afin de subsister et non pas dans un but commercial, souligne encore Johan.
Un merci ... plus que symbolique
Vous l'aurez compris, le principe de Merciki est simple : rendez service autour de vous en faisant des choses que vous aimez et collectez des Mercis en retour. Ces Mercis vous permettront de recevoir à votre tour des coups de pouce (cfr schéma ci-contre) ! Pas d'argent comme monnaie d'échange, que des mercis.
"La société d'aujourd'hui, nous explique Johan, fonctionne comme si tout nous était dû, les gens trouvent cela tellement naturel qu'on les aide qu'ils en oublient le plus important: dire merci. Or nous voulons montrer que la relation est toujours à double sens. Quand on reçoit, il est normal de donner un merci. Nous voulons promouvoir l'échange et pas le don à sens unique. Et surtout valoriser celui qui rend service." Certains critiqueront peut-être l'aspect monnayage des services, en contradiction avec le concept de pure charité, mais comme nous l'explique très justement Johan, " il faut trouver et donner un équilibre visible aux utilisateurs entre les mercis reçus et les mercis donnés, afin de lutter contre le sentiment d'exploitation." Ainsi fonctionne aussi l'être humain. Merciki oeuvre, à son échelle, avec les moyens qui sont les siens, au cercle vertueux de la solidarité. Il faut au moins le reconnaître et pourquoi pas le tester!
Sophie DELHALLE
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Vous pouvez également vous inscrire via leur site internet Merciki.be
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