A l'occasion des commémorations des premiers pas de l'Homme sur la Lune, le pape François, a tenu à rappeler certaines priorités.
S'il y a cinquante ans - le 21 juillet 1969 – se concrétisait une prouesse technique et scientifique, force est de constater que, concernant des questions plus 'terre à terre', l'humanité n'a guère progressé. « Il y a cinquante ans, qui semblent hier, l'homme a mis le pied sur la Lune, réalisant un rêve extraordinaire», a déclaré le pape à l’issue de la prière de l’Angélus du 21 juillet. Cet événement ne doit pas nous faire oublier de répondre à d'autres défis.
En effet, l'exploration spatiale – qui, tout comme l'univers, est encore en expansion – ne résoudra pas les problèmes économiques, politiques et, surtout, environnementaux sur la planète dite bleue. Comme le relève notre confrère Bernard Litzler de Cath.ch, "marcher sur la Lune a constitué une étape décisive dans la course aux étoiles. Mais le sort de notre planète, en voie de dérèglement, doit nous préoccuper davantage qu’une fuite vers un espace supposé plus accueillant."
Inaccessibles étoiles
Et ne serait-ce pas un mirage que d'imaginer pouvoir coloniser d'autres planètes pour nous sauver des conséquences des dérèglements climatiques? Et si l'on y arrivait, combien d'humains pourrait-on sauver? Voire, même, ne peut-on se demander si les milliards de dollars, le temps et l'énergie investis dans l'exploration de notre univers ne sont pas en train d'aggraver la situation? Malgré l'attrait incontestable de pouvoir encore réaliser des prouesses technologiques qui font tant rêver, de plus en plus de personnes se posent ces questions.
Et parmi elles, le pape qui, depuis la publication de Laudato si', en 2015 - semble prendre son bâton de pèlerin pour réveiller les consciences, tant qu'il en est encore temps. Il s'est donc permis d'encourager à progresser ensemble vers des objectifs encore plus grands que la conquête spatiale: " Plus de dignité pour les faibles, plus de justice entre les peuples, plus d'avenir pour notre maison commune", a-t-il exhorté.
Retour vers un "sain" anthropocentrisme?"
Cet appel à s'occuper en priorité des défis à relever sur notre terre devient de plus en plus pressant. En 2019, les initiatives catholiques – soutenues ou mises en place par le pape François - se multiplient. Elles visent à remettre l'homme au centre en ne laissant personne en compte. Parmi celles à venir, les médias – et Cathobel – ont déjà annoncé le synode sur l'Amazonie qui se tiendra en octobre, à Rome. L'un des objectifs est de chercher des réponses concrètes à la destruction du poumon vert de notre planète; et ce faisant, en collaboration avec les peuples indigènes qui habitent encore dans la forêt amazonienne mais aussi tous les chrétiens, qu'ils vivent au Brésil et dans les autres pays d'Amérique du Sud ou ailleurs dans le monde. En effet, nous sommes tous concernés.
Réduire l'empreinte sur notre 'Maison commune'
Il est intéressant de noter que le pape revient régulièrement sur l'importance de penser à notre 'Maison commune'. Aussi propose-t-il aux chrétiens et à toutes les personnes de bonne volonté d'agir de façon holistique – autrement dit globale.
L'été est une période propice pour prendre le temps de rêver, de regarder les étoiles et – qui sait ? – de se fixer de nouveaux objectifs (pas lunaires). Mais restons bien les pieds sur terre et réfléchissons aux actions que l'on peut réaliser pour que la seule planète habitable par les Hommes soit un lieu vivable et viable pour chacun et chacune, qu'il soit riche ou pauvre, habitant de l'hémisphère Nord ou Sud.
En cette période caniculaire - qui n'a rien de "normal" ou de cyclique précisent les scientifiques -, de simples gestes peuvent commencer à faire la différence. Par exemple, préserver nos nappes phréatiques en réduisant notre consommation d'eau, acheter sans emballages pour réduire la pollution des mers (plastiques en décomposition) et de l'air (incinération). Et si nous prenons un peu plus de temps, nous pouvons choisir de suivre d'autres 'étoiles' qui nous inspireront pour faire décoller des projets solidaires et à réelle plus-value humaine. Car, comme se le rappelaient les Belges - aussi en ce 21 juillet - "l'union fait la force".
N'est-il pas temps que les êtres humains marchent ensemble?
Nancy Goethals/Cath.ch/Vatican News