La jeune fille de 23 ans était emprisonnée au Nicaragua depuis le 10 septembre 2018, pour avoir, selon les autorités locales, commis des « actes terroristes » à l’instar d’autres militants étudiants. Cette étudiante en médecine était accusée d’avoir mené les manifestations contre le gouvernement de Daniel Ortega, dans la ville de Leon (ouest du pays). Membre du Mouvement du 19 avril, elle avait été interpellée avec d’autres étudiants, lors d’opérations de police où des armes auraient été saisies. Son arrestation a fait l’objet d’actions de soutien, y compris en Belgique puisque son père est belge.
Loi d’amnistie
Le gouvernement a annoncé ces libérations, expliquant qu’elles sont consécutives d’une loi d’amnistie. Mais il semble que cette loi soit décriée par l’opposition, qui craint une façon de couvrir les exactions des forces de répression.
Parmi les prisonniers libérés figurent des personnalités de l’opposition, comme les journalistes Marlon Powell et Hansel Vazquez. Karla Vanessa Matus Méndez, 21 ans, connue sous le nom de « La Flaca » (la maigre) fait aussi partie des personnes libérées. Elle partageait sa cellule avec Amaya Coppens. Dans un premier temps, c’est elle seule qui a été libérée. Sur le site de laprensa.com, elle déclare qu’il lui a été difficile de décider de quitter la prison, car elle ne voulait pas laisser seule sa partenaire de combat, Amaya Coppens, avec qui elle a partagé sa cellule pendant six mois.
Ne pas contester Daniel Ortega
Les prisonniers libérés font partie de plusieurs centaines d’opposants arrêtés pour leur participation aux manifestations anti-gouvernementales du printemps et de l’été 2018. Les manifestants, qui avaient commencé le 18 avril à protester contre une réforme de la sécurité sociale ensuite abandonnée, avaient rapidement réclamé le départ de Daniel Ortega, au pouvoir depuis 2007, et des élections anticipées.
Les manifestations ont été durement réprimées et les violences ont fait au moins 325 morts et 2.000 blessés, pour leur écrasante majorité parmi les opposants, selon des organisations humanitaires. Selon les groupes d’opposition, entre 600 et 800 opposants ont été emprisonnés et plus de 62.000 Nicaraguayens se sont exilés.
Il y a deux semaines, sur base d »éléments concordants attestant d’une situation extrêmement grave, la Cour interaméricaine des droits de l’Homme était intervenue auprès du gouvernement du Nicaragua. Elle exigeait que des mesures soient prises pour protéger l’intégrité physique et la santé de 17 opposants emprisonnés pour avoir participé à des manifestations contre le président Daniel Ortega.
NG/RTBF