Rendre la Bible accessible au plus grand nombre, telle est la mission que se donnent les Sociétés bibliques à travers le monde. Depuis deux siècles, des hommes et des femmes œuvrent à la transmission de la Bonne Nouvelle. En Belgique aussi.
Mettre la Bible à la portée de tous, vaste programme! Et c’est grâce à un véritable élan missionnaire que les Sociétés Bibliques y parviennent en déployant des trésors d’énergie pour faire en sorte que chacun, enfant et adulte, puissent acquérir le « plus beau et le plus grand livre. »
Une fraternité mondiale
Le souci de procurer des Bibles en grande quantité au monde entier est né en 1804 avec la fondation de la Société Biblique d’Angleterre et des Pays Etrangers. La Société Biblique Irlandaise fut quant à elle fondée en 1806; la Finlande, les Pays-Bas et la France suivront le mouvement respectivement en 1812, 1816 et 1822. Depuis, la liste s’est considérablement allongée puisqu’aujourd’hui, l’Alliance biblique universelle – ou ABU, fondée en 1946 et siégeant à Reading en Angleterre – rassemble les 148 sociétés bibliques actives dans plus de 200 pays et territoires à travers le monde. Les sociétés bibliques ont donc choisi de former une fraternité mondiale; la mise en commun des ressources financières permettant la diffusion de la Bible dans le monde et le plus largement possible. Il est important de souligner que les sociétés bibliques travaillent dans un esprit d’ouverture, sans prosélytisme ni parti pris doctrinal. Elles sont également engagées dans divers domaines tels que l’alphabétisation, la prévention du sida et l’aide aux victimes de catastrophes. Les Sociétés bibliques travaillent avec toutes les Eglises chrétiennes et un grand nombre d’organisations non gouvernementales internationales.
Maîtriser la langue… et le coût!
Pour atteindre leur objectif, les Sociétés Bibliques veillent tout d’abord à ce que la Bible soit rédigée dans une langue compréhensible – d’où les efforts constants pour améliorer les traductions de la Bible et la proposer dans des langues nouvelles. A souligner que l’Alliance biblique travaille sur toutes les questions scientifiques posées par la traduction de la Bible, à commencer par l’établissement du texte original. Ensuite, pour se trouver dans les mains de tous, la Bible doit être disponible à un prix abordable – la règle est que dans chaque pays du monde, on puisse acheter une Bible pour l’équivalent d’une journée de nourriture. Ce qui amène les Sociétés Bibliques à maîtriser tous les aspects de la production, du transport et de la distribution des précieux ouvrages distribués sur tous les continents.
La Bible pour tous
Mettre en pratique la charité est aussi l’une des valeurs des Sociétés bibliques notamment parce que la situation financière ne peut représenter un obstacle pour tenir une Bible en mains. Aucun complexe donc à proposer des Bibles premier prix mais aussi à organiser des collectes pour pouvoir distribuer des milliers de bibles dans les prisons. Celles-ci contiennent un fascicule réalisé en collaboration avec les aumôneries, pour approfondir sa réflexion sur la notion de liberté. La Société Biblique francophone de Belgique s’est implantée à Braine-le Château, où les membres vous accueilleront volontiers, que vous soyez un particulier ou une collectivité (libraires, diffuseurs, institutions, écoles ou associations), afin de vous conseiller et de trouver votre Bible. « Un jour, une dame âgée de plus de nonante ans a poussé la porte. Elle venait chercher une Bible pour pouvoir enfin comprendre ce qu’elle lit« , raconte Vincent Beckers, secrétaire général. Celui-ci défend l’idée – aujourd’hui partagée par le plus grand nombre, même chez les théologiens – qu’il n’y a pas de mauvaises formes pour transmettre le message des Evangiles. Vincent est donc partisan de ce que l’on nomme intellectuellement l’inculturation de la Bible. BD, manga et autre Minecraft ne lui font pas peur, loin de là, car il sait que ces nouvelles versions modernes de la Bible plaisent aux ados. Et il s’en réjouit. C’est pourquoi il les présente dans les écoles, auprès d’un public conquis par ces nouvelles formes de langage.
Dis-moi quelle est ta Bible, je te dirai qui tu es
Les différentes traductions disponibles proposent en fait différentes variétés ou plutôt degrés de complexité du vocabulaire. En jargon, on parle du nombre de termes mentionnés dans la Bible et ce chiffre peut varier entre 5.000 et 100.000, les premières étant destinées aux jeunes enfants (comme ZeBible) les dernières seront plutôt choisies par les érudits (notamment la Bible de Jérusalem). Ces Bibles d’étude reprennent donc une traduction rigoureuse des saintes écritures. Avec la Bible, la principale difficulté est qu’il s’agit de traduire un sens et non pas seulement des mots. Et parfois, la traduction littérale (qui n’est pas forcément la plus précise) peut aboutir à un contresens si le texte est complètement sorti de son contexte historique.
« La Bible en français courant, qui est régulièrement actualisée, doit exister parce qu’il y a un public pour cette traduction », explique Vincent. Voilà pourquoi il est important de se faire aider lors de l’achat d’une Bible, notamment auprès de la Société Biblique, afin que chacun trouve celle qui lui convient et puisse savourer à sa hauteur la beauté du message évangélique. Si son rôle majeur est de conseiller, la Société Biblique mène aussi des projets originaux comme la prochaine édition d’un album de naissance chrétien (à paraître aux éditions Biblio) ou l’organisation d’atelier d’écriture autour du récit biblique.
Sophie DELHALLE
Le Siège et la libraire de la Société Biblique Francophone de Belgique se trouve rue de Tubize 123, à Braine-le-château et sur le site www.la-bible.be. Retrouvez-les également sur leur page Facebook.