Concours d’écriture Handicap International : de l’imagination solidaire


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Concours d’écriture Handicap International : de l’imagination solidaire
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
3 min

Des dizaines d'enfants ont participé au premier concours d'écriture lancé par Handicap international (HI). De manières très diverses, tous se sont laissé inspirer par l'idée de l'école pour tous (School for all). Les enfants et adolescents de 9 à 13 ans ont imaginé des classes qui accueillent un autre élève, différent.

Beaucoup de récits s'inspirent d'une réalité vécue par les enfants ou leurs entourages. L'école de devoirs Mini Anneessens (Bruxelles), qui a reçu le prix du jury, raconte: "Chez nous, le papa d'une petite fille est aveugle. Quand il y a trop de bruit dans l'école, il n'arrive pas à communiquer. Cela nous a donné l'idée d'une élève qui s'intègre malgré son handicap." Certaines œuvres étaient le résultat d'un travail individuel comme la très jeune Olivia (8 ans). Dans son récit, sa nouvelle amie est aveugle. Elle a choisi d'imprimer les feuilles qui composent son livre en noir, pour que les dessins très colorés ressortent mieux. C'est la manière dont l'héroïne de son histoire montre les couleurs de la vie à sa nouvelle amie. L'option 2.0 a également été utilisée dans certains travaux, dont celui d'Arthur, le grand gagnant de ce concours d'écriture. Il a imaginé la correspondance en ligne entre un enfant belge et son alter ego en Thaïlande, et la découverte du handicap de l'un des deux. Arthur explique s'être inspiré de deux exemples proches de personnes handicapées: un copain de son ancienne école et sa grand-mère qui était en fauteuil roulant.

Pour d'autres groupes, la motivation était plus éloignée du thème. A Verviers, l'enseignante de l'Institut Don Bosco a choisi d'inscrire certains élèves à ce concours d'écriture pour les motiver à rédiger des textes, sans fautes d'orthographe de préférence. "A Noël, ils ramenaient des mauvais points à chaque écrit. Pour ce travail, nous avons revu la conjugaison, la grammaire, le vocabulaire, etc. et ça a payé!" Quelles que soient leurs motivations, les participants à ce concours d'écriture étaient fiers de présenter leur travail devant les représentants de l'ONG HI, pour la remise des récompenses. Les enfants ont pu comprendre les difficultés rencontrées par leurs amis qui souffrent d'un handicap. Avec leurs propres mots, ils ont exprimé comment "il faudrait aider, et non juger, ces personnes qui ont du mal à se déplacer et à s'intégrer."

L'ONG a essayé, par quelques images, de les sensibiliser à l'énorme travail mené dans 31 pays pour que d'autres enfants puissent aller à l'école, en fauteuil roulant ou avec un appareil auditif. Le nouveau directeur, Erwin Telemans, a témoigné de son expérience de 24 ans comme kinésithérapeute en Afrique. Sur le terrain, il a pu aider de nombreux enfants à retourner à l'école malgré leur handicap. "Que ce soit à cause d'une naissance difficile, ou de la malaria, ces garçons et ces filles souffrent d'une infirmité motrice cérébrale, explique-t-il. J'espère que quand vous allez quitter cette salle, ajoute-t-il à destination des participants à ce concours d'écriture, vous aurez envie de devenir kiné par exemple, pour aider d'autres élèves à aller à l'école." La motivation d'Arthur vers cette profession sera peut-être renforcée par son prochain voyage à Dakar, la récompense pour son premier prix pour son travail 2.0. Au Sénégal, il ira visiter une école inclusive, qui permet à tous de suivre les cours.

Anne-Françoise de BEAUDRAP

Photos: (c) Handicap international. En Une: une partie des gagnants du concours d'écriture.


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