
Le bourgmestre de Renaix, Luc Dupont, l’ambassadeur de Belgique près du Vatican et Mgr Iacobone (de gauche à droite) – © Cathobel
Pour préserver la mémoire de son Saint Patron et consolider ses relations avec le Saint-Siège, la ville belge de Renaix s’est engagée à verser la somme de 10.000 euros pour la restauration de la catacombe romaine de Saint-Hermès.
Un accord entre la Belgique et le Vatican s’est officialisé par la signature – mercredi 14 novembre à l’ambassade de Belgique près le Saint-Siège – d’une déclaration dans laquelle la ville de Renaix s’engage à financer la restauration de la catacombe de Saint-Hermès à Rome. Plusieurs experts dans le domaine de l’archéologie sacrée ont pris part à l’événement, promu par l’ambassadeur belge John Cornet d’Elzius.
Mort en martyr un 28 août entre le IIe et le IIIe siècle, saint Hermès fut enterré dans une catacombe qui porte aujourd’hui son nom, dans le quartier de Pinciano, au nord de Rome. Cet ancien esclave devenu saint est depuis célébré à cette même date dans l’Eglise catholique, et est invoqué pour guérir la folie, les maladies nerveuses et éloigner le mal. Il est généralement représenté à cheval, tirant le diable enchaîné. Au IXe siècle, ses reliques furent transférées vers l’église Saint-Nicolas à Renaix, en passant par Aix-la-Chapelle. La dévotion populaire à son égard fut si forte que la ville belge s’est rapidement transformée en lieu de pèlerinage, d’abord régional puis national, ce qui fut vecteur de prospérité économique pour la ville. Depuis le Moyen-Age a lieu, chaque dimanche de la Sainte Trinité, le Grand Tour de saint Hermès (ou Fiertelommegang), une vaste procession de 32 kilomètres avec les reliques du saint autour de la ville. « Ce lien séculaire fait qu’Hermès fut plus vénéré à Renaix qu’à Rome. Mais une relation particulière continue d’unir les deux villes », a indiqué Eric Devos, chef de service des Archives et Patrimoine de la ville, à Cathobel.
Reconstruire l’épigraphe
C’est à la faveur d’une visite de représentants de Renaix dans la catacombe, il y a un an, que le projet a germé, précise l’archiviste. Un projet qui a notamment abouti par l’entremise de la responsable du lieu historique, Raffaella Giuliani. En consolidant les liens avec le Saint-Siège, les autorités de la ville espèrent également faire admettre leur procession annuelle au Patrimoine immatériel de l’Unesco. « Nous procédons par petits pas – a ajouté Eric Devos. La collaboration et le soutien du Saint-Siège est en ce sens un élément très important ».
En signant le document qui actait le don de 10.000 euros – aux côtés de son échevin Ignace Michaux, responsable du Fiertelommegang – le bourgmestre Luc Dupont a déclaré souhaiter « que la signature de cet accord marque non pas la fin mais bien le début d’une collaboration durable entre la ville de Renaix et le Saint-Siège ».
Le Vatican était quant à lui représenté par le secrétaire de la Commission pontificale d’archéologie sacrée, Mgr Pasquale Iacobone. En remerciant l’ambassadeur et la ville belge pour leur précieux soutien, ce dernier a affirmé qu’il était « d’intérêt commun de valoriser ce lien d’amitié au nom de saint Hermès, en faisant en sorte que la catacombe, qui est vraiment suggestive et monumentale bien que peu connue, puisse être un point de référence pour les visiteurs et les pèlerins qui arrivent à Rome depuis la Belgique ».
La somme versée servira dans un premier temps à reconstruire l’épigraphe qui comporte le nom du saint, que le Pape Damase (366-384) avait fait placer au-dessus de sa tombe dans la catacombe. Le texte fait référence à l’origine grecque de saint Hermès, à sa conversion et son martyre.
Solène TADIE