La période estivale est un temps propice au dépaysement. Qu’ils soient lointains ou proches, les voyages sont l’occasion de découvertes aussi variées que le regard apporté sur de nouvelles réalités.
Partir à la rencontre d’autres cultures implique d’abandonner ses a priori ou ses certitudes culturelles. Afin de vivre sereinement ce passage dans d’autres contrées, des règles de savoir-vivre élémentaires sont à rappeler, car le respect des autres est la clé d’un échange réussi. Se renseigner sur les coutumes locales en usage permet d’appréhender un autre mode de vie dans toutes ses composantes et d’éviter les impairs par méconnaissance des usages en vigueur. S’immerger dans un lieu, sans précipitation, en goûtant les imprévus du chemin. Poser ses valises au détour des itinéraires empruntés. Lâcher ses habitudes de nanti, en exigeant des habitants d’ailleurs qu’ils se plient aux envies de photos ou acceptent les prix imposés, à défaut d’être négociés dans des transactions commerciales équitables. Des gens vivent du tourisme, poire pour la soif dans des régions désertiques ou abandonnées des préoccupations citadines. Or les exigences de certains touristes confinent parfois à l’égoïsme, velléités d’enfants gâtés qui confondent leurs envies avec des impératifs à accomplir envers et contre tout. Pour se dédouaner des longs trajets, il est désormais possible de soutenir des initiatives écologiques qui compensent les déplacements dans les airs par des plantations dans les bois. Certes, la motivation environnementale semble louable. Mais le modèle économique de l’aviation pose question, quand des billets d’avion sont mis à disposition pour quelques euros. Jeu de dupe quand on connaît le coût réel des transferts subventionnés… Se mettre au vert, oui. Mais pas à n’importe quel prix ni bénéfice. Le choix des achats relève d’un acte conscient quand il prime la cupidité. Abandonner quelques euros dans un marché local ou une guinguette participe à l’économie locale et profite aux gens du cru plutôt qu’aux structures internationales du tourisme. S’asseoir dans un bus du pays, préférer une chambre chez l’habitant loin des chaînes établies, tous ces mini engagements assurent des lendemains meilleurs aux natifs. Est-ce pour autant suffisant? Importer les vieux réflexes ne garantit pas l’ingénuité ni le bien-fondé d’une démarche, qui relève aussi de la morale.
Angélique TASIAUX
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