Le 15 août, Liège fera la "une" des journaux avec ses fêtes folkloriques incontournables. Mais la Cité Ardente sera aussi à l'honneur via la messe télévisée. Cette dernière sera retransmise, en Eurovision, depuis l'église Saint-Jacques-le-Mineur.
Ces dernières années, Liège a plongé sans hésiter dans un vaste projet de rénovation et de création, dont la gare des Guillemins est certainement l’un des symboles le plus marquant.
Néanmoins, la ville est aussi attachée à ses traditions, en particulier lors du 15 août. Tchantchès et Nanèsse, ses marionnettes emblématiques, sont mises à l’honneur dans un cortège folklorique de Géants qui envahit le quartier d’Outremeuse. Tandis que la Vierge Marie est portée en procession et ovationnée par des Liégeois étonnés parfois d’une telle ferveur populaire... Et le passé, qu’il soit architectural ou religieux est cultivé et préservé. Comme par exemple, au cœur de la cité, où l'imposant palais des Princes Evêques rappelle l’époque où ceux-ci gouvernaient les hommes et les âmes. Ou encore ce circuit de sept collégiales qui emmène touristes, croyants ou non, dans une redécouverte de l’histoire de la ville et de ses différents courants artistiques. Sept églises fondées autour de l’an mil et dont la grandeur témoigne toujours de leur puissance passée, chacune recelant un véritable trésor.
Dans la collégiale Saint-Paul, le Christ gisant du célèbre artiste baroque liégeois, Jean Del Cour, est marqué par une certaine ressemblance avec la Pieta de Michel-Ange. A Saint-Barthelemy, les fonts baptismaux, sont un trésor de l'art mosan, classé parmi les sept merveilles belges, pour la qualité de son bas-relief et la finesse de sa composition. Le triptyque de la collégiale Sainte-Croix est actuellement exposé au musée du Grand Cursius. A Saint-Denis, un magnifique retable en chêne date du XVIe siècle. La collégiale Saint-Jean-L’Evangéliste renferme une pièce unique, une Sedes Sapientae que l’on peut traduire par "trône de la sagesse", à savoir une représentation de la Vierge, installée sur un trône et tenant le Christ sur ses genoux. Et dans la collégiale Saint-Martin, ce sont les vestiges d’une chapelle dédiée au Saint Sacrement qui retient l’attention.
Régal musical
Mais, en cette fête de l’Assomption, plus d’un million de téléspectateurs va rejoindre les touristes et découvrir la septième d’entre elles: l’église Saint-Jacques-le-Mineur. En effet, la messe télévisée du 15 août, retransmise en eurovision, permettra de suivre la célébration en direct, de Belgique bien sûr (sur La Deux à 11h), mais également de France, de Suisse, d’Irlande, des Pays-Bas ou encore du continent africain. Autant dire que la communauté paroissiale est en effervescence pour cet événement hors du commun.
Pousser les portes de Saint-Jacques est le premier pas vers un voyage sensoriel et spirituel. Avec un peu de chance, l’orgue logé dans un magnifique buffet Renaissance s’animera sous les doigts des élèves de l’académie de musique. Un régal musical à la hauteur de celui qui s’élève sous les yeux: une voûte remarquable à multiples compartiments colorés et à médaillons où 148 visages anonymes, sortis tout droit du XVIe siècle vous contemplent, un brin étonné.
Ancienne abbatiale bénédictine, fondée en 1015 par le prince-évêque Balderic II, successeur de Notger, la collégiale devenue église paroissiale est un chef d’œuvre gothique flamboyant, véritable joyau de la Cité Ardente. Reconstruite, remaniée, l’église a subi les outrages du temps et des restaurations intempestives mais elle a gardé son âme. Trente-deux des plus vieux métiers de la ville se reflètent dans ses vitraux. Et les stalles dans lesquelles les moines prenaient place pour chanter l’office sont le reflet de l’esprit satirique de l’époque. Un humour que ne manquent pas de mettre en évidence les guides bénévoles qui, d’avril à novembre, se relayent inlassablement pour raconter son histoire et les mille et une anecdotes qui l’enrichissent. Une église à découvrir en ce mois d’août!
C.O.
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