Une centaine de personnes était présente hier, 26 juillet, à Saint-Étienne-du-Rouvray pour rendre hommage au père Hamel. Deux ans après son assassinat par un terroriste islamiste, l'émotion était encore vive.
Habitants, autorités religieuses et représentants de l'État ont rendu hommage à Jacques Hamel. Prêtre auxiliaire de 85 ans, il avait été égorgé dans cette ville de la banlieue de Rouen alors qu'il célébrait une messe, dans la matinée du 26 juillet 2016.
Cette journée de recueillement a débuté par une marche blanche, depuis la maison du Père Hamel jusqu'à l'église et a été suivie par une messe célébrée par Mgr Dominique Lebrun, évêque de Rouen. À l’issue de la messe, une cérémonie républicaine «pour la paix et la fraternité » était organisée.
« Le Père Jacques est plus vivant que jamais ! », a affirmé Mgr Lebrun lors de la messe, et d'ajouter un peu plus tard que « la société s’honore quand elle prend les plus petits comme points de repères ». L'évêque de Rouen a aussi insisté sur la vie de pasteur du père Hamel "un serviteur fidèle et discret au milieu de sa famille, de sa paroisse et de sa ville", qui transmettait par son exemple mais aussi par son ministère de prêtre et ses plus de 500 homélies, aujourd’hui au cœur de son procès en béatification, lancé le 13 avril 2017.
Avant même que ce procès ne soit achevé, l’église de Saint-Etienne-du-Rouvray est d'ailleurs devenue un lieu de pèlerinage. Vingt groupes sont annoncés d’ici octobre dans sa paroisse normande. «Les visiteurs anonymes font un détour. D’autres s’intitulent déjà pèlerins», a affirmé Mgr Lebrun.
Mort en martyr
Pour le pape François, il ne fait aucun doute que le père Hamel est mort en martyr. Il l'avait dit dès le 14 septembre 2016, soit un mois et demi après l’assassinat, alors qu'il accueillait au Vatican, dans la chapelle de sa maison, la résidence Sainte- Marthe, 80 pèlerins du diocèse de Rouen, dont deux sœurs du père Hamel et un neveu. "L’Église compte aujourd’hui plus de martyrs qu’aux premiers temps, tués parce qu’ils ont refusé de nier le Christ", avait-il déclaré. Le père Jacques Hamel est l’un d’eux. Ce prêtre «doux, bon, fraternel, qui cherchait toujours à faire la paix» a été tué comme s’il était un criminel, alors qu’il célébrait le sacrifice suprême du Christ sur la Croix. Le Pape notait alors la lucidité du prêtre de 85 ans, lui qui au milieu de ses souffrances aurait lancé à ses bourreaux « Va-t’en, Satan !», nommant ainsi son assassin. Tuer au nom de Dieu est satanique, avait martelé le Pape. Et toutes les religions devraient porter ce même message.