Alors que, ce mardi 17 juillet, plusieurs médias s’étonnent de cette nouvelle disposition, l’association des Vierges consacrées des Etats-Unis (USAVC) s’est déclaré « profondément déçue » par l’instruction Ecclesiae Sponsae Imago publiée début juillet par le Saint-Siège: désormais, les vierges consacrées ne devront plus obligatoirement être physiquement vierges.
L’objet de la contestation des vierges consacrées américaines est l’article 88 de l’instruction Ecclesiae Sponsae Imago, publiée par le Vatican le 4 juillet dernier. Le texte stipule que « l’appel à rendre témoignage de l’amour virginal, sponsal et fécond de l’Église envers le Christ n’est pas réductible au signe de l’intégrité physique et que le fait d’avoir gardé son corps dans la parfaite continence ou d’avoir vécu d’une manière exemplaire la vertu de la chasteté, même en revêtant une grande importance par rapport au discernement, ne constitue pas un prérequis déterminant en l’absence duquel il ne serait pas possible d’admettre à la consécration« . Texte équilibré qui déclare, en d’autres termes, que le critère de la virginité physique n’est pas – ou plus – indispensable pour devenir vierge consacrée.
Dans une prise de position publiée sur son site internet, l’USACV affirme par contre que « toute la tradition de l’Église a fermement soutenu qu’une femme doit avoir reçu le don de la virginité – c’est-à-dire à la fois matérielle et formelle (physique et spirituelle) – pour recevoir la consécration des vierges »
Une virginité spirituelle
Pour l’USACV, il serait « choquant d’entendre de la part de l’Église mère que la virginité physique ne peut plus être considérée comme une condition préalable essentielle à la consécration à une vie de virginité« . Quand une vierge offre sa virginité, elle l’offre de manière intégrale – physique et spirituelle. Une femme qui n’a plus sa virginité ne pourrait donc pas en faire don au Christ, argumente l’association.
Saint Thomas d’Aquin, dans sa Somme Théologique explique que si la pénitence peut recouvrer la vertu par rapport à ce qui est formel, elle ne peut pas changer ce qui est matériel. Ainsi, dit-il, « une personne qui a perdu sa virginité par le péché, se rétablit en se repentant, non pas de la question de la virginité, mais du but de la virginité… .. Car Dieu ne peut pas faire que ce qui est fait n’ait pas été fait« . Partant de cet argument de saint Thomas, on peut donc légitimement faire valoir qu’une femme ayant « perdu sa virginité » physique puisse recouvrer une forme de virginité spirituelle, comme un don de Dieu, auquel répond précisément la consécration. le don de Dieu est toujours premier, et notre réponse s’en suit…
L’instruction Ecclesiae Sponsae Imago, répond à la demande d’éclaircissement des évêques du monde entier sur la place et le rôle des vierges consacrées dans l’Eglise. Une vierge consacrée est une femme qui ne s’est jamais mariée, qui promet la virginité perpétuelle et consacre sa vie à Dieu. Contrairement à une religieuse, elle ne vit pas en communauté et mène une vie ordinaire – « dans le monde » -, subvenant à ses propres besoins. Ces femmes, qui remettent leur consécration aux mains de l’évêque, sont actuellement environ 5.000 dans le monde. Elles seraient 51 en Belgique.
C.H, d’après cath.ch/com/mp