Cuba tourne la page des frères Castro


Partager
Cuba tourne la page des frères Castro
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Réunis en assemblée plénière inédite, les députés cubains ont élu ce jeudi 19 avril, le successeur de Raùl Castro (photo) à la tête de l'Etat. Successeur qui n’est autre que le dauphin du frère de Fidel. Avec Miguel Diaz Canel, le régime communiste restera peu ou prou le même, selon les observateurs.

Cela fait 59 ans que Cuba était plongée dans l’ère Castriste. Fidel, leader de la révolution de 1959 puis son frère Raùl, ont concentré les pouvoirs jusqu’à ce jeudi 19 avril Ils ont dirigé Cuba d'une main de fer pendant près de six décennies, faisant de cette île un acteur central de la Guerre froide et parvenant à maintenir sur pied leur régime communiste malgré le choc de l'effondrement de leur allié soviétique.

Si à 57 ans, Miguel Diaz Canel sera le premier dirigeant cubain à ne pas avoir connu la révolution, l'île ne devrait pas pour autant prendre une nouvelle direction.

Une transition éloignée du peuple

En effet, l’arrivée au pouvoir de l’actuel numéro deux du gouvernement est préparée depuis de long mois par Raùl Castro qui en a fait son dauphin. Par ailleurs, le leader cubain restera jusqu’en 2021à la tête du Parti Communiste Cubain, véritable appareil de pouvoir.

L'étau dans lequel vit le peuple de l'île s'est légèrement déserré, grâce notamment aux efforts de la diplomatie du Saint-Siège. C'est elle qui avait aussi conduit le président américain Obama et son homologue cubain a se serrer la main, lors des funérailles de Nelson Mandela en 2013 et conduit à un réchauffement des relations entre l'île – toujours sous embargo américain – et l'Oncle Sam. Ce qui a débouché sur le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays avec comme point d"orgue l'ouverture de l'ambassade des Etats-Unis à La Havane, la capitale de Cuba.

A travers l'île, cette transition alimente les débats sans trop émouvoir les Cubains, fervents castristes ou critiques, qui n'attendent pas de grands bouleversements après ce vote auquel ils ne participent pas. La raison est peut-être, comme le soulignent de nombreux spécialistes et observateurs de la vie politique cubaine, ce changement à la tête du pays, est un "trompe-l'œil". Car la dissidence peine à se faire entendre et, en outre, elle reste très fragmentée. Ainsi , la Table de l’Unité de l’Action démocratique (MUAD) plaide pour un vrai changement, par la voie institutionnelle tandis que d’autres groupuscules prônent la révolution.

Quoi qu'il en soit, une page se tourne. L'avenir nous dira si le nouveau président marchera dans les pas des frères Castro ou s'il conduira la petite île vers une vraie démocratie.

J.J.D. (Avec Marine Henriot de Vatican News)

Catégorie : International

Dans la même catégorie