C’est en l’église Saint-Benoît, qu’il a contribué à faire construire à la fin des années 50, que le père Clémens a reçu ce mardi 13 mars 2018 le dernier hommage des fidèles de Nalinnes-Bultia. Une célébration au cours de laquelle fut retracé un parcours hors norme.
De nombreux concélébrants autour de Mgr Guy Harpigny, parmi lesquels le responsable
de l’UP Sambre-et-Heure Philippe Pêtre, le Vicaire épiscopal Michel Vinckier
et l’abbé général des Chanoines du Latran
On disait de lui qu’il était le plus vieux prêtre catholique du monde. Et le doyen du Benelux. À bientôt 109 ans, le père Jacques Clémens semblait accumuler les records. Près de 82 ans d’ordination, chapelain puis curé de Nalinnes-Bultia depuis 1944. Mais pour tous ceux qui l’ont connu, ce sont avant tout des décennies de fidélité à une vocation, à un engagement, à la communauté des Chanoines Réguliers du Latran – à laquelle il appartenait depuis 1931 – et à ses paroissiens qui resteront dans les esprits.
Mgr Guy Harpigny était venu dans cette même église il y a moins de deux ans, pour les 80 ans d’ordination sacerdotale du père Clémens. Entouré cette fois encore de nombreux prêtres ayant côtoyé le défunt, l’évêque a rappelé la vie commencée aux Pays-Bas de Jacques Clémens, que le manque de vocations en Belgique a poussé à traverser la frontière. À 22 ans, il prononce ses vœux comme Chanoine du Latran et rejoint Gerpinnes, où la Société a acheté un ancien château. Il sera ordonné cinq ans plus tard à Liège.
Au service des autres
Alors que la célébration se poursuit, sobre et pleine d’émotion, prières et témoignages démontrent l’attachement porté à Jacques Clémens. Les prières universelles évoquent un prêtre « digne en tout temps, courageux jusqu’au bout et fidèle à sa communauté de Gerpinnes », un curé « qui a construit notre belle église et a toujours été très attaché à son embellissement ». Car c’est lui qui, après avoir reçu une importante somme d’argent destinée à offrir un lieu de culte aux habitants du hameau du Bultia, s’est démené pour récolter les fonds encore manquants.
Son souci des défavorisés dépassait largement le territoire de sa paroisse, puisqu’il soutenait un orphelinat de Nairobi, au Kenya. C’est d’ailleurs à cet établissement que sera intégralement versé l’argent récolté au cours de la messe de funérailles du père Clémens.
L’abbé général des Chanoines Réguliers du Latran, venu de Rome pour ce dernier hommage, exprime toute sa reconnaissance envers Jacques Clémens. Il s’émerveille de cette fidélité à la vie consacrée et au sacerdoce mais remercie aussi les habitants qui ont secondé leur pasteur, et dont la bienveillance a contribué à forger cette fidélité. Puis en quelques mots, il s’adresse directement au défunt. Merci pour cette vie exemplaire, pour le don qu’elle a représenté, merci pour l’amour semé autour de lui.
Le dernier à prendre la parole est le bourgmestre d’Ham-sur-Heure/Nalinnes, Yves Binon. Très ému, il souligne les bonnes relations entretenues avec la société civile, avec les collèges qui se sont succédé alors que lui, le père Clémens, était toujours là. « Une grande partie des gens présents aujourd’hui n’ont connu que vous dans cette église. »
Avant de laisser partir Jacques Clémens vers le cimetière de Gerpinnes, où il va reposer dans le caveau des Chanoines du Latran, les célébrants ont chacun allumé une flamme au cierge pascal puis ont entouré le cercueil recouvert de l’aube et de l’étole. Pour un ultime au revoir à un prêtre décidément pas comme les autres.
Lire ici l’homélie de notre évêque
L’abbé général des Chanoines du Latran, venu de Rome
pour le dernier voyage d’un membre fidèle de la communauté
La chorale paroissiale, secondée par quelques voix venues de Gerpinnes
et par le chantre Guillaume Houcke, a apporté beaucoup de douceur
et de beauté à cet au revoir à Jacques Clémens