La Fonderie présente une exposition sur le temps de travail qui montre les "mesures et démesures" de ce calcul. A découvrir et à discuter en famille.
Travaillons-nous moins que les siècles passés ? La réponse à cette simple interrogation mérite quelques explications que la Fonderie apporte par son exposition "Temps de travail, mesures et démesures". Le Musée bruxellois des industries et du travail, installé au cœur de Molenbeek, y consacre tout son premier étage en l'illustrant par des machines pointeuses. Sur les panneaux sont évoqués l'histoire et les grands combats qui ont permis de réduire à 38h par semaine le temps consacré "officiellement" à travailler. Mais, un micro-trottoir vidéo complété par des éléments de réflexion confirment que la situation est beaucoup plus variée entre des travailleurs qui prestent plus de 50 heures, d'autres à temps partiel qui seraient disposés à en faire plus, et enfin les chômeurs…
L'exposition de la Fonderie permet toutefois de prendre conscience des différentes étapes qui ont permis l'évolution d'une estimation du temps de travail. Au Moyen-Age, le calcul reposait seulement sur la tâche réelle à effectuer, et sur les contraintes de la nature en ce qui concerne le travail agricole. Après l'industrialisation, les employeurs sont passés à une standardisation des attentes de la production qui rend possible, progressivement, une concentration des tâches par tranche horaire… Aujourd'hui cette même logique aboutit à un épuisement des ressources humaines. "La vie n'est pas le travail. Travailler sans cesse rend fou"… C'est ce qu'un homme politique français reconnaissait déjà au siècle dernier. L'exposition se prolonge par deux exercices interactifs: d'abord, voter pour une augmentation ou pour une réduction du temps de travail; ensuite, proposer le déroulement de sa journée idéale en indiquant la proportion envisagée pour le travail, pour la famille et les loisirs.
Au-delà des informations scénarisées dans cette salle d'exposition, la Fonderie contribue à réaliser une étude sociologique sur des domaines qui touchent à la vie quotidienne. En sortant de cette salle, s'ouvre une mini-présentation abordant la question de la lessive qui fera l'objet d'une prochaine exposition temporaire. Le musée recueille déjà des témoignages ou du matériel prêté pour montrer les différentes facettes de cette activité purifiante. A suivre donc...
Anne-Françoise de BEAUDRAP
Jusqu'au 25 mars 2018 à la Fonderie, 27 rue Ransfort, 1080 Bruxelles. Entrée (comprenant l'exposition permanente): 5€ / 3€. Infos: 02.410.99.50 – www.lafonderie.be
