Combien de réfugiés syriens la Belgique a-t-elle accueilli en 2016? L’asile est-elle est le principal motif d’immigration dans le pays? En matière de flux migratoire, il y a souvent un fossé entre ce qui est ressenti par la population et la réalité des chiffres. Myria vient de publier son analyse pour y voir plus clair.
Myria, le Centre fédéral migration, vient de présenter les chiffres sur les flux d’immigration et les flux d’asile. Il en ressort qu’au cours de l’année 2016, 136.327 immigrations d’étrangers ont été enregistrées. Après trois années (de 2011 à 2013) où elle était en recul, l’immigration continue ainsi sa croissance en Belgique, amorcée à partir du milieu des années 80. Mais cette immigration est majoritairement européenne! Les ressortissants de Roumanie, de France et des Pays-bas constituent en effet un tiers de l’immigration totale en Belgique (57% pour l’ensemble de l’union Européenne).
Il n’en reste pas moins vrai qu’en 2016, les 9.000 immigrations de Syriens enregistrées en Belgique, ont représenté 7% des immigrations totales d’étrangers vers la Belgique. C’est cinq fois plus qu’en 2014. La Syrie arrive de ce fait en quatrième position parmi les principales nationalités d’origine des immigrants en Belgique en 2016, après les Roumains (16.178), les Français (13.794) et les Néerlandais (9.531). Ce qui indique clairement que les flux d’asile représentent une part importante des immigrations.
Une demande d’asile pour dix immigrants
« Mais l’asile est loin d’être l’unique porte d’entrée des migrants en Belgique », tempère Myria. En 2016, le principal motif légal de migration pour les ressortissants de pays tiers était le regroupement familial (50% des dossiers). L’obtention du statut de réfugié ou l’octroi de la protection subsidiaire est le second motif et représente 17% de l’ensemble des premiers titres délivrés.
En fait, la place de l’asile dans le contexte migratoire global apparaît de manière plus précise en comparant deux indicateurs: d’une part, le nombre de demandeurs d’asile (pour qui il s’agit d’une première demande) enregistrés par l’Office des étrangers au cours d’une année et, d’autre part, le nombre d’immigrations déclarées enregistrées au cours de cette même année. Pour 2016, Myria indique que ce rapport est d’un demandeur d’asile pour dix immigrants environ.
P.G.
Lire l’étude complète de Myria