Le “familles je vous aime” de Tim Guénard


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Le “familles je vous aime” de Tim Guénard
Par Christophe Herinckx
Publié le - Modifié le
3 min

Ce mercredi 15 novembre, une rencontre avec l’écrivain Tim Guénard était organisée à Louvain-la-Neuve, à l’initiative du forum "RivEspérance". Enfant battu, ayant plongé dans la délinquance avant de rencontrer le "Big Boss", comme il l’appelle, Tim Guénard a partagé son amour de la famille au public venu l’écouter nombreux.

C’est peu après 20h, ce mercredi, que Tim Guénard est venu à la rencontre d’un public composé de familles et d’étudiants, à l’auditoire des Sciences à Louvain-la-Neuve. L’événement était organisé par l’équipe porteuse du forum chrétien et citoyen RivEspérance, et le "kot à projet" étudiant de l’Auberge des Bruyères. Le thème de la soirée, en prélude à l’édition 2018 de RivEspérance (qui se tiendra du 2 au 4 novembre de l’année prochaine), était : "Quelles familles pour demain?".

Tim Guénard n’est pas venu donner une conférence sur la famille. Il n’a pas vraiment non plus donné un témoignage de sa vie, au sens où on l’entend désormais couramment parmi les chrétiens. Il s’agissait plutôt d’un récit, d’une évocation, au langage autant fleuri qu’imagé, simple et allant à l’essentiel, d’une vie ayant découvert le bonheur au cœur d’une souffrance extrême.

La vie de Tim Guénard n’a pas commencé sous les meilleurs auspices familiaux. Abandonné par sa mère qui l’a attaché au bord de l’autoroute; battu par son père alcoolique au point de perdre l’usage de ses jambes pendant trois ans, il en s’en relèvera "tordu", selon le terme qu’il emploie lui-même, autant physiquement que mentalement.

Commence alors un calvaire qui durera des années, et qui le fera passer par centres de rééducation, maison de correction, la rue, les braquages de banque, le palais de justice, la prison. Pendant cette période, Tim ne comprendra que le langage de la violence.

Rencontres

Considéré comme irrécupérable par tout le monde, trouvant la force dans la haine et l’objectif de tuer son père, Tim finira par faire des rencontres qui changeront sa vie. Doué d’un QI exceptionnel, une juge finira par le croire lorsqu’il lui promet: "Dans trois ans, je vous offrirai mon diplôme". Il y arrivera, et deviendra tailleur de pierres. Travaillant ensuite pour un patron qui, malgré ses "engueulades" répétées, lui fera comprendre qu’il s’en sortira, il fera, pour la première fois, l’expérience qu’un père peut être fier de son fils. Naîtra alors en Tim le désir de pouvoir dire un jour à ses propres enfants : "Je t’aime", de les accompagner, d’être le supporter de leur vie et de leur avenir, à l’instar de ce qui se passe dans de nombreuses familles.

Plus tard, il rencontrera un chrétien, puis un prêtre, qui le mèneront à faire l’expérience de Dieu, le "Big Boss", qu’on ne peut comprendre, mais qui "se donne et se reçoit". Ayant demandé le baptême, il atterrira par la suite en Belgique, dans une maison de l’Arche de Jean Vanier. Il sera bouleversé par ce jeune trisomique dont il s’occupe, Vianney, et par le regard que posera un jour, sur ce dernier, le roi Baudouin, à la cathédrale saint Michel.

Ayant en quelque sorte accepté de renoncer à sa souffrance, ayant découvert le langage de l’amour, il finira par pardonner à son père et à sa mère, et à fonder lui-même une famille de quatre enfants. "Merci au Big Boss". "Merci aux familles".

C.H.


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