(In)tolérance…


Partager
(In)tolérance…
Par Jean-Jacques Durré
Publié le - Modifié le
2 min

Jamais, nous n’avons été aussi ouverts sur le monde qu’à notre époque. Hyper-connectés, nous avons l’opportunité de découvrir d’autres civilisations, modes de vie et de cultures. D’autres modes de pensées aussi, qu’elles soient religieuses ou philosophiques. C’est une richesse. Si nous profitions efficacement de celle-ci, nous aurions certainement moins peur de ceux qui nous sont différents. En page 5, José Gérard écrit que nombre de nos contemporains estiment vivre une période d’insécurité alors que paradoxalement, nous n’avons jamais été autant protégés. Bien sûr, les attentats perpétrés par les assassins de Daesh y sont pour quelque chose. Ce qui m’inquiète, c’est qu’au fil des années, un discours d’intolérance s’est insidieusement installé dans nos consciences, jusqu’à devenir une normalité. Avec pour conséquence la stigmatisation, les clichés simplistes et des impressions fausses. L’évangile nous invite au contraire à la tolérance et au respect. Le Christ n’a-t-il pas fréquenté les "rebuts de la société" de son époque? Ceux qui étaient montrés du doigt parce qu’ils étaient… différents.

Je conçois que l’abolissement des distances et des frontières, ainsi que le choc culturel qui les accompagne, puisse inquiéter. Mais il nous faut dépasser ce stade. Le choc des religions est une chance. Les rapprochements œcuméniques, les rencontres interreligieuses d’Assise, la Rencontre mondiale pour la Paix de la Communauté Sant’Egidio qui rassemblent des dignitaires religieux de toutes les confessions, sont autant de mains tendues, très souvent d’ailleurs par l’Eglise catholique, pour aider à mieux se connaître, au-delà des clichés réducteurs. Ce n’est pas en jetant l’opprobre sur une religion ou une communauté philosophique que l’on résoudra, par exemple, le terrorisme, qui rappelons-le, a aussi été l’apanage de l’IRA catholique en Irlande. Voir dans l’autre, un ennemi plutôt qu’un frère en Christ, est la pire des choses.

De nos jours, le religieux est devenu source de débats exacerbés, au risque d’être réduit à une confrontation stérile entre ceux qui souhaitent l’instrumentaliser et ceux qui voudraient le voir disparaître. Le dialogue sur la place de la religion dans la société contribue à en dédramatiser, voire à en objectiver les enjeux. Dialoguer pour avancer et construire un avenir meilleur. Car l’ignorance et la méconnaissance sont souvent à l’origine de préjugés et donc de violences potentielles.

Alors, à l’intolérance, préférons la tolérance.

Jean-Jacques Durré
Vos réactions sur edito@wp-dev-cathobel.elipsys.be

Catégorie : Opinions

Dans la même catégorie