Une fois n'est pas coutume, c'est en l'église Saint-Nicolas qu'a été célébrée la traditionnelle messe en wallon du 15 août à Liège. Si la Vierge noire n'est pas sortie et que la messe n'a pas eu lieu en plein air, la ferveur était tout aussi intense.
Cette année le doyen Jean-Pierre Pire a entamé son homélie en wallon – la "traduction en français" étant assurée une fois encore par le Vicaire général Alphonse Borras - en citant le pape Pie XII qui en 1950 a défini le dogme de la Vierge Marie. C'était sans compter sur l'intervention toujours fort à propos de notre "binamé Tchantchès" ! "Arrête un peu ton char ! Tu ne sais pas parler plus simplement ? Laisse un peu de côté tout ton charabia "célèste" !" se serait-il probablement écrié à l'adresse de Sa sainteté.
L'abbé Pire nous explique ensuite que si Marie n'avait plus rien à voir avec le commun des mortels, elle serait considérée comme une "idole" au même titre que dans le show biz le sport ou le cinéma.
Une femme comme les autres
Marie n'a pas vécu sur une autre planète que la nôtre. Comme nous, elle a du affronter ses craintes, ses inquiétudes et ses peurs. Comme nous, elle a du combattre le mal et surtout faire des choix, UN choix très important qui allait changer le cours de sa vie, celui de dire "oui" à Dieu avec les conséquences néfastes que cette décision aurait pu avoir sur elle et sa vie. Comme nous, elle a choisi de fermer ou d'ouvrir son cœur. Nous prenons tous des risques dans tous les domaines de notre propre vie. Marie la première en a pris, par amour de Dieu, par amour des siens.
L'homélie de cette année ne pouvait passer sous silence la disparition de l'ancien "mayeûr" de la République Libre d'Outremeuse, qui s'en est allé en mai, le mois dédié à Marie. L'abbé Pire a évoqué ses qualités d'homme de cœur, la chaleur et la qualité de ses relations humaines. En nous rappelant les 3 temps de l'Angelus et la portée de leur mise en application dans notre vie quotidienne, il nous a montré que tout comme Marie, Jean-Denys les avait appliqué tout au long de sa vie comme nous nous en efforçons aussi quotodiennement.
Et comme il est de tradition en clôture de la messe de l'Assomption "en Dju D'là", elle se termine par le chant de l'Angelus et un vibrant "co n'fèye po n'nin l'rouvî : vive Marèye !" (encore une fois pour ne pas l'oublier : vive Marie !)
Philippe BALDELLI (Texte et photos)
Lire l'homélie du doyen et sa traduction