Liège: Hommage aux victimes des massacres de Yezidis et de Chrétiens syriaques


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Liège: Hommage aux victimes des massacres de Yezidis et de Chrétiens syriaques
Par Anne-Françoise de Beaudrap
Publié le - Modifié le
3 min

Depuis trois ans, les minorités yézidis et chrétiennes d'Irak sont victimes de l'Etat islamique. Une cérémonie leur rend hommage à Liège.

Le 3 août 2017, sur la Place Saint Lambert de Liège, un hommage sera rendu aux nombreuses victimes des massacres de Yezidis et de Chrétiens syriaques exécutés par le groupe État islamique dans la région Nord-Irakienne, à partir du 3 août 2014. En signe de solidarité, Mgr Jean-Pierre Delville, évêque de Liège, a demandé aux églises de la ville de Liège de sonner les cloches à 11h15 précises. Les manifestants se vêtiront de blanc ce jour-là en témoignage de l'innocence des victimes exécutées.

Pour mieux comprendre le sort de la minorité yézidi, voici les explications d'un spécialiste, le père Patrick interviewé sur le site Aleteia : "Les yézidis sont une minorité confessionnelle, non musulmane, au sein d’un peuple lui-même minoritaire et persécuté : les Kurdes. Leur lieu de culte principal est le temple de Lalesh, dans la province de Ninive, en Irak. Depuis août 2014, les combattants de Daesh persécutent la communauté yézidie qu’ils considèrent comme des mécréants, et exigent leur soumission à l’islam. Des dizaines de milliers de yézidis se sont réfugiés au Kurdistan irakien, mais un grand nombre d’entre eux se sont fait tuer ou enlever."

Quand on interroge le Père Patrick Desbois, sur les signes d'espoir pour ces minorités en danger, il témoigne: "Je vois une capacité incroyable, de la part de ces femmes, à se reconstruire si on leur tend la main. Nous avons mis en place des ateliers couture, dans les camps, pour les femmes qui ont tout perdu, dont les maris sont morts, dont les fils sont morts, dont les frères sont morts. Ces femmes n’avaient pas de métier, elles étaient à la maison, donc elles passaient leur journée sous des toiles de tente à revoir défiler l’horreur qu’elles avaient subie. Grâce aux ateliers, elles réapprennent l’autonomie, à vivre ensemble, à regarder le futur."

Avec Action Yazidis, le père Patrick Desbois prépare aussi l'avenir des hommes: "On installe actuellement une structure d’aide psychologique pour aider les jeunes hommes et les jeunes garçons, qui ont été endoctrinés, qu’on a convertis de force, à revenir à leur identité première de yézidi. Ainsi, un jeune yézidi, resté un an dans une école islamique à Raqqa, puis six mois dans un camp d’entraînement, ne savait plus qui il était. Beaucoup de ces enfants ne se souviennent plus de leur langue maternelle, on leur a changé leur prénom, on leur a appris à devenir terroriste, donc les parents sont catastrophés lorsqu’ils les récupèrent. Ils ont payé une rançon pour les racheter et parfois l’enfant leur dit qu’il n’est pas leur enfant : je me rappelle d’un père obligé de montrer à sa fille une photo d’elle petite pour le lui prouver."

A.-F. de B.

Catégorie : Belgique

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