A travers des communiqués de presse publiés par la Conférence épiscopale du Mexique, d’une part, et par l’évêque d’Austin (Texas), d’autre part, les prélats ont déclaré leur opposition à la construction du mur entre les deux pays, promis par Donald Trump. Les évêques ont exprimé la «profonde douleur» suscitée par l’annonce du président américain, «qui va mettre en danger les vies des migrants.»
Dans un communiqué, la Conférence des évêques du Mexique (CEM) ont qualifié le mur «d’interférence inhumaine» dans la vie de millions de personnes. «Nous exprimons notre douleur et notre rejet de ce mur, et invitons respectueusement à mener une réflexion plus profonde autour de la manière dont il est possible d’assurer la sécurité, le développement, la création d’emplois et autres mesures, nécessaires et justes, sans provoquer encore davantage de dommages à ceux qui souffrent, aux plus pauvres et aux plus vulnérables», affirme le communiqué de la CEM.
Solidarité aux migrants maintenue
Les évêques mexicains ont assuré qu’ils «continueront à faire preuve de solidarité à l’égard de nos si nombreux frères venant d’Amérique Centrale et du Sud, et qui traversent notre pays pour se rendre aux Etats-Unis.» La CEM a également demandé aux autorités du pays qu’ils continuent à «chercher des accords» avec les Etats-Unis pour que soient sauvegardés la dignité et le respect des migrants qui cherchent seulement de meilleures conditions de vie.»
Migrants en danger
De leur côté, les évêques des Etats-Unis ont souligné que la construction du mur promis par Donald Trump à la frontière avec le Mexique, «va entraîner une augmentation significative du nombre de personnes arrêtées et déportées.»
Mgr Joe Vásquez, évêque du diocèse d’Austin, au Texas, et président du Comité de Migration a déclaré: «Je suis désolé car le président a donné la priorité à la construction d’un mur à la frontière avec le Mexique et cette décision va mettre sans nécessité la vie de nombreux migrants en danger.»
Les femmes et les enfants plus vulnérables
«La construction de ce mur va faire que les migrants, en particulier les femmes et les enfants, soient encore plus vulnérables face aux trafiquants et aux contrebandiers», a poursuivi le prélat. «La construction d’un mur de telle dimension (n.d.l.r longueur annoncée de 3.200 km), va déstabiliser de nombreuses communautés vivantes et très bien connectées entre elles qui vivent en paix tout au long de la frontière.»
Des ponts, pas des murs
«Au lieu de construire un mur, mes frères évêques et moi-même continuerons de suivre l’exemple de François. Nous chercherons à construire des ponts entre les personnes, des ponts qui nous permettent de rompre les barrières de l’exclusion et de l’exploitation», a t il rajouté.
Jean-Claude Gerez, correspondant de Cath.ch en Amérique latine