Lors de la visite humanitaire belge en Syrie, le Vice-Premier et ministre de la Coopération au développement, Alexander De Croo, a annoncé l’augmentation substantielle de l’aide accordée par la Belgique à la Jordanie.
Assurer la sécurité et préserver la stabilité du pays, telles sont les deux priorités des puissances internationales engagées aux côtés du gouvernement jordanien. Dans ce pays soumis à un afflux massif de réfugiés, la pression est à son comble sur les populations locales les plus vulnérables qui ont vu l’arrivée de nouveaux venus encore plus démunis. Pourtant, la plupart des gens vivent en ville, et non dans les camps. Alexander De Croo souligne, comme de nombreux observateurs, leur « bonne intégration dans les communautés locales ».
Favoriser l’esprit d’entreprise
Si le montant alloué par la Belgique a été revu à la hausse, le mode de fonctionnement est désormais envisagé de manière différente. En effet, il a été longtemps d’usage d’envoyer de la nourriture et des biens de première nécessité sur place. Pour Alexander De Croo, le Vice-Premier ministre et ministre de la Coopération au développement, « il s’agissait d’une démarche à court terme, avec un effet négatif sur l’économie locale, qui s’effondre. Il est plus judicieux de donner du pouvoir d’achat aux gens en situation de dépendance. » Le soutien à la microéconomie locale s’avère prépondérant, si l’on veut responsabiliser les acteurs locaux et ainsi préparer l’après-conflit. Il est toutefois un principe établi, auquel la Belgique ne dérogera pas: « l’aide humanitaire n’est pas liée à des achats réalisés dans le pays donateur », prévient Alexander De Croo. Trois entités distinctes seront les bénéficiaires de cette manne supplémentaire de quatre millions d’euros: 2,5 millions seront attribués à l’UNICEF, un million accordé au Haut-Commissariat aux réfugiés et, enfin, un demi-million pour le Croissant-Rouge (le pendant de la Croix-Rouge).
Innovation aux Nations Unies
Un système d’enregistrement par reconnaissance biométrique de l’iris a été mis en place, afin d’identifier les réfugiés. C’est sur base de cet enregistrement individuel que les réfugiés se voient attribuer une allocation qui leur permet de s’approvisionner en denrées premières. Une allocation mensuelle est estimée à 20 dinars jordaniens, soit l’équivalent d’environ 25 euros. Le gouvernement belge a choisi de soutenir ce programme d’aide en espèces, en accordant un million supplémentaire à l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, qui est à l’initiative de ce nouveau type d’approche. Dans le même état d’esprit, l’Union européenne a ratifié un accord avec le gouvernement jordanien, afin d’encourager l’exportation de textile et d’agriculture. Voilà une manière de soutenir l’économie de cet Etat fragilisée par les conflits voisins et le manque de ressources propres. En effet, la Jordanie n’a pas de pétrole et l’eau y est une denrée précieuse. C’est dire si la situation économique y est précaire.
Angélique Tasiaux