Liban : 250.000 enfants privés d’école


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Liban : 250.000 enfants privés d’école
Par Pierre Granier
Journaliste de CathoBel
Publié le - Modifié le
3 min

Liban-enfant-refugiésAlors que ce 1er septembre la grande majorité des élèves belges ont repris le chemin de l'école, au Liban, Caritas se démène pour que tous les enfants syriens réfugiés puisse renouer avec une scolarité. Elle vient de lancer sa grande campagne annuelle dans ce sens.

Au Liban, on dénombre près de 500.000 enfants syriens réfugiés. Mais selon un récent rapport de Human Rights Watch (juillet 2016), seulement 158.000 élèves ont été inscrits dans les écoles publiques et 87.000 dans des écoles privées et semi-privées. Plus de la moitié des enfants syriens réfugiés au Liban ne fréquentent donc pas l’école. "Ces enfants qui payent le prix fort de la guerre. Il faut tout faire pour qu’ils puissent accéder à l’éducation", a déclaré Paul Karam, président de la Caritas Liban. "S'ils ne fréquentent pas l'école c'est parce que, pour beaucoup de leurs parents, elle est trop chère", explique Ramzi, coordinateur des projets de Caritas Liban dans la vallée de la Bekaa. Ces parents préfèrent envoyer leurs enfants travailler pour survivre. Pour d’autres enfants, des traumatismes les empêchent de pouvoir se concentrer, de s’adapter, et ils finissent pas renoncer. Pourtant, le gouvernement Libanais, avec l’aide d’Unicef et de Caritas Liban, met l’accent sur la scolarisation des réfugiés. Depuis plus de deux ans, il a même revu tout le système scolaire de manière à pouvoir assurer, dans un "second shift", les principaux cours durant l’après-midi à destination des réfugiés syriens ou irakiens.

Une intégration difficile

Mais avant même d’arriver dans ce second shift, un grand nombre d’enfants ont besoin de soutien. Rania Pesh, directrice du centre psycho-médical de Rayfoon, Caritas Liban, indique en effet que bon nombre d’écoles n’acceptent pas les enfants avec des problèmes. "Or, beaucoup d’enfants syriens ont été traumatisés par ce qu’ils ont vécu : la guerre, les bombes. Ils ont un grand besoin de soutien psychologique et sur le plan du langage", ajoute-t-elle. "Les problèmes les plus courants sont une mauvaise articulation, le bégayement, le mutisme… suite aux traumas vécus. Souvent, l’enfant s’isole à cause de ces problèmes. Ne se sent pas bien en classe, avec les autres élèves." Par ailleurs, la langue aussi pose problème : en Syrie, l’enseignement se fait en arabe mais, au Liban, certaines matières sont enseignées en Anglais ou en Français.

Le travail de Caritas

Au Liban, Caritas met donc en place un accompagnement psychologique adapté pour les élèves dans le besoin. Une équipe multidisciplinaire, formée entre autre de logopèdes, de pédiatres et psychologues, encadrent les réfugiés qui souffrent de stress post-traumatique. Caritas organise également des cours de rattrapage, des colonies de vacances et des écoles de devoirs, fournit du matériel scolaire, emploie des animateurs et organise le transport vers les écoles. Et c'est bien évidemment pour financer tout cet effort que Caritas International leur consacre sa campagne annuelle. Afin d'éviter les générations perdues. Le public est ainsi invité à envoyer un mot de soutien d’espoir aux écoliers libanais sur www.caritasinternational.be et via les médias sociaux. Les dons sont les bienvenues sur le BE88 0000 0000 4141.

P.G.


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