Le 21 septembre débute l’automne. Cette date a également été choisie pour rappeler à l’attention de la population la maladie d’Alzheimer.
Découverte au début des années 1900 par le médecin allemand Alois Alzheimer, cette maladie de la mémoire symbolise une inversion de la vitesse qui régit ordinairement nos vies.
La patience habite le cœur de l’entourage confronté à la maladie. Oublis, inversions, mélanges et embrouilles font partie du quotidien des personnes atteintes, quelquefois conscientes, et dans d’autres cas ignorantes du drame qui se joue autour d’elles. Car la difficulté de la maladie tient précisément au nouveau type de relations qui se nouent quand l’évidence n’a plus un même sens. Les protagonistes se trouvent déchirés face à un agencement différent qui dessine des contours inattendus ou imprévus et bouscule les habitudes conjugales ou familiales.
Alors, pour seconder les familles en détresse, la solidarité opère et propose de nouvelles pistes à explorer par et pour ceux qui sont confrontés à des usages perturbés. Le trouble n’habite pas la seule mémoire de la personne atteinte, il touche chacun des proches. Comme le rappelle la Fondation Roi Baudouin, le nombre de personnes souffrant de la maladie d’Alzheimer est « estimé à 8,7 millions en Europe et à 202.000 environ en Belgique. Ce nombre devrait augmenter d’un quart d’ici 2030 et doubler d’ici 2060. (…) Les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée sont des citoyens actifs, qui font partie intégrante de la société. Il appartient donc à cette société de favoriser l’inclusion sociale, de soutenir les aidants proches et de se montrer ‘Alzheimer admis’, en combinant créativité et savoir-faire. (…) Grâce à la collaboration avec d’autres fondations, nous pouvons désormais parler d’un mouvement européen ‘Alzheimer admis’. » Voilà une annonce qui consolera les familles, à défaut de les réjouir. Oui, malgré les vicissitudes de la maladie, la relation à autrui subsiste et grandit dans les mailles tortueuses des souvenirs et de l’instant présent, mêlés sans raison apparente. Loin de la rentabilité et de la logique marchande, l’univers de la maladie impose ses propres contours et brouille les référents usuels. Une découverte à apprivoiser, malgré tout.
Angélique Tasiaux