KTO TV Belgique asbl annonce avoir franchi le seuil symbolique des 20.000 signataires avec sa pétition lancée le 18 mars. Elle se félicite de la forte mobilisation, malgré les horribles attentats terroristes durant laquelle elle a préféré suspendre sa campagne pour accompagner le deuil national.
Sans aucune concertation préalable, Proximus a envoyé un courrier recommandé à la chaine KTO TV pour lui signifier qu’elle cesserait sa distribution (canal 299) dès le 30 avril 2016. Et depuis deux semaines, c’est la mobilisation non seulement de la part des abonnés de Proximus qui appréciaient cette chaîne thématique mais aussi de tous ceux qui ont une certaine idée du pluralisme. Une mobilisation qui a pris la forme d’une pétition (Touche pas à KTO TV) et qui vient de passer la barre des 20.000 signatures.
Pour Philippe le Hodey, président de KTO TV Belgique asbl, « le succès de cette pétition pour la distribution de KTO TV sur tous les réseaux câblés de Belgique nous confirme dans notre démarche. Il en est de même avec le soutien de plus de 110 personnalités de tous horizons qui se sont manifestées. » Mgr Johan Bonny, évêque d’Anvers, Jean-Michel Javaux, bourgmestre d’Amay et ex-Coprésident d’Ecolo, André Gilles, député provincial président de Liège (PS), Hilde Kieboom, présidente de Sant’Egidio, Rik De Nolf, Président du conseil d’administration de Roularta ou encore Luc de Brabandere, philosophe d’entreprise, ont ainsi rejoint la liste des pétitionnaires. Face à cette mobilisation, le président de KTO TV Belgique asbl va demander un rendez-vous avec le Premier Ministre (l’Etat est en effet l’actionnaire de contrôle de Proximus) pour lui remettre cette première série de signatures. Après la semaine dramatique vécue par Bruxelles, il lui rapportera aussi que KTO fut la seule chaîne à assurer la retransmission en direct de la très belle veillée de prière œcuménique du 28 mars depuis la cathédrale de Bruxelles, qui a été suivie par des dizaines de milliers de téléspectateurs.
« Proximus peut changer d’avis »
Pour Jacques Galloy, administrateur de KTO TV Belgique, il s’agit de plaider « pour une réelle liberté d’expression constitutionnelle, pour un pluralisme pour tous et pour le respect de nos dizaines de milliers de petits donateurs« . KTO TV est en effet uniquement financée par des dons et ne coûte donc rien à Proximus. « Nous ne comprenons pas l’argument de la capacité technique limitée. En effet, le bouquet numérique permet techniquement la diffusion de 180 chaines, dont 20 chaines pour enfants, 6 de musique classique. Le choix des 180 chaines est-il dicté uniquement par la logique du bénéfice par action ? » s’interroge-t-il.
« Sans KTO, le bouquet n’est plus universel« , souligne pour sa part Jean-Charles de Keyser, fondateur de Belgacom TV (maintenant Proximus TV), qui pense que que Proximus a peut-être décidé un peu trop vite et qu’il peut encore changer d’avis.
P.G.