L’association «Moeders voor Moeders» a indiqué qu'un neuvième nouveau-né avait été retrouvé dans la «boîte à bébé» d’Anvers. Relançant du coup le délicat débat de la possibilité d'accoucher sous X en Belgique.
Cette boîte, unique en son genre en Belgique, a été créée en 2000 dans le but d’offrir une aide aux femmes qui ne désirent pas garder leur enfant tout en conservant l’anonymat. En Belgique, aucune législation permettant un accouchement dans la discrétion n’existe à ce jour. Le droit belge impose que le nom de la mère soit notifié sur le certificat de naissance. C’est pourquoi, chaque année, entre 120 et 130 femmes se rendent dans le nord de la France afin d’y accoucher «sous X». Ce nouveau-né retrouvé dans la «boîte à bébé» relance donc le débat.
Des propositions de loi sont actuellement sur la table, dans lesquelles il est plutôt question d’entourer l’accouchement d’une certaine confidentialité. L’identité de la mère ne figurerait plus sur l’acte de naissance mais des données identifiables relatives à la mère (et au père si elles sont disponibles) seraient conservées par un organe spécifique. L’enfant pourrait, sous certaines conditions, demander à connaître ces données. La dernière proposition de loi date de février 2015 et émane de Laurette Onkelinx, cheffe de groupe PS à la Chambre. Dans son texte, l’enfant pourrait demander à connaître l’identité de ses parents biologiques à sa majorité. Le Cdh pense qu'un enfant doit avoir cette possibilité plus tôt dans la vie, dès lors qu'apparaissent ses interrogations relatives à l’identité et à l’histoire de sa naissance, soit au début de l’adolescence. Et il estime que si la mère s'y oppose, c'est au tribunal de la famille de trancher, au cas par cas. Quant au Conseil des femmes francophones de Belgique, il demande l'accouchement totalement anonyme et pas seulement discret. Les mères ne devant laisser que des informations sur des problèmes génétiques éventuels.
P.G. (avec Le Soir)